Chaque chef d’Etat veut ajouter son grain de sel. Après les déclarations mystérieuses du président américain Donald Trump, évoquant tour à tour des menaces sur Téhéran ou la possibilité d’aboutir à un contrat de négociation, c’est au tour du président russe Vladimir Poutine de se prononcer sur le conflit opposant le régime iranien et Israël depuis le vendredi 13 juin. « C’est une question délicate, et il faut bien sûr être très prudent, mais à mon avis, dans l’ensemble, une solution peut être trouvée », a-t-il affirmé auprès d’agences de presse internationales, lors d’une conférence organisée à Saint-Pétersbourg. Et d’ajouter « qu’à l’heure actuelle, nous constatons qu’en Iran […] il y a tout de même une consolidation de la société autour des dirigeants politiques du pays »
La Russie, un médiateur logique ?
En ce sens, mercredi 18 juin, il a proposé de nouveau d’intervenir pour servir de médiateur entre les belligérants, comme il l’avait fait le jour des premiers échanges de frappes. Il faut dire que la Russie entretient traditionnellement des bonnes relations avec les deux puissances, et notamment l’Iran, avec lequel elle a signé un partenariat stratégique global en janvier dernier. Néanmoins, la guerre en Ukraine a fait apparaître des tensions avec Israël. Ainsi, peut-on attendre du chef d’Etat qu’il prenne partie militairement en faveur du pays perse ? Le principal intéresse récuse une telle possibilité.
« Pas de clause de défense »
Très tôt, ce jeudi 19 juin, la président russe a assuré qu’il n’y avait pas d’alliance militaire entre la Russie et l’Iran, indiquant aux journalistes présents à Saint-Pétersbourg que Téhéran avait déjà montré peu d’intérêt à une proposition passée de défense antiaérienne. Depuis le début du conflit avec Israël, l’attitude iranienne est inchangée d’après Vladimir Poutine : « L’Iran ne nous demande aucune assistance militaire », a-t-il déclaré
Et d’ajouter : « Il n’y a pas de clause de défense dans l’accord de partenariat stratégique, et nos amis iraniens ne le demandent pas non plus. » Par ce biais, il rejette toute implication militaire, et veut seulement intervenir comme négociateur.
L’opposition de Donald Trump
Après cette proposition, le président américain s’est empressé, estimant que son homologue devait se concentrer sur la guerre qu’il mène lui-même en Ukraine : « Il a proposé de faire le médiateur, j’ai dit : Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons nous de la médiation pour la Russie d’abord, ok? Tu peux t’occuper de [l’Iran et d’Israël] plus tard », a-t-il réagi. De son côté, Vladimir Poutine s’est fortement montré réticent à la perspective d’un potentiel assassinat du guide suprême Khamenei par les Etats-Unis : « Je ne veux même pas en parler », a-t-il tancé auprès des journalistes internationaux. La multiplication des volontés individuelles de mettre fin à la guerre entre l’Iran et Israël démontrent un recul de la dynamique multilatérale dans la gestion des conflits à l’échelle internationale.