Donald Trump envisagerait-il un dernier coup d’éclat sur la scène internationale ? À deux mois de la fin de son mandat, il a sondé de hauts responsables américains sur la possibilité d’« agir » contre un site nucléaire iranien, affirme le New York Times, lundi 16 novembre.
C’est lors d’une réunion jeudi dans le Bureau ovale, selon le quotidien, que le président américain sortant a demandé à plusieurs collaborateurs, dont le vice-président Mike Pence, le secrétaire d’État Mike Pompeo et le chef d’état-major Mark Milley « s’il avait des options pour agir contre » ce site « dans les prochaines semaines ». Ces hauts responsables « ont dissuadé le président d’aller de l’avant avec une frappe militaire », au vu du risque que cela dégénère rapidement en un conflit plus vaste, dit le quotidien.
Donald Trump a posé la question après qu’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué que Téhéran continuait d’accumuler de l’uranium, d’après le New York Times. Selon le journal, c’est le site de Natanz qui aurait le plus probablement pu être visé.
*L’Iran promet « une réponse dévastatrice »
« Il pourrait y avoir des tentatives » d’attaquer l’Iran, « mais, personnellement, je ne prévois pas une telle chose », a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, pressé de réagir à l’article du New York Times. « Je ne crois pas possible qu’ils puissent vouloir augmenter l’insécurité dans le monde et dans la région », a ajouté Ali Rabii, précisant donner ici une « opinion » personnelle, et non s’exprimer « en tant que porte-parole du gouvernement ».
« Mais en tout état de cause, notre réponse courte a toujours été celle-ci : qu’à toute action contre le peuple iranien, il sera apporté une réponse dévastatrice », a ajouté Ali Rabii, reprenant une formule habituelle des autorités civiles et militaires iraniennes.
*La possibilité d’un « mur de sanctions »
L’Iran est la bête noire de Donald Trump, qui a claqué la porte en 2018 de l’accord international signé trois ans plus tôt avec l’Iran pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire, en le jugeant insuffisant. Il a aussi rétabli puis durci les sanctions contre Téhéran.
Les Européens tentent de sauver cet accord, au moins jusqu’à l’entrée en fonction de Joe Biden, gagnant de la présidentielle américaine du 3 novembre dont Donald Trump n’a toujours pas reconnu la victoire et qui devrait renouer avec la diplomatie. Or, l’administration Trump a promis de renforcer encore les mesures punitives, une stratégie vue par certains observateurs comme la volonté de bâtir un tel « mur de sanctions » qu’il serait difficile à Joe Biden de revenir en arrière.
(Le Point, avec AFP)