Lâché par les autres membres de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), Mohamed Tlili Mansri, président sortant de l’Instance, est dans une situation de blocage, entraînant avec lui le blocage de l’ISIE elle-même.
Pour débloquer la situation, une démission collective des membres s’impose selon Hassouna Nasfi, député du bloc Al Horra de Machrou3 Tounes. « Avec la loi actuelle, pour qu’il soit accepté, le limogeage du président de l’ISIE doit collecter 109 voix à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Que faire si l’Assemblée rejette la requête des membres de l’ISIE ? », a-t-il noté dans une déclaration à Réalités Online ce samedi 2 juin.
Le député considère que le problème dure depuis longtemps et le menace pèse sérieusement sur l’ISIE et sur le processus de la transition démocratique. De ce fait, en plus de la démission collective des membres de l’ISIE, Hassouna Nasfi appelle également à l’amendement de la loi fondamentale relative à l’ISIE, notamment sur les dispositions prévues pour les élections des membres et du président de l’Instance. « L’élection des membres est aujourd’hui soumise aux sensibilités politiques et aux partis à l’ARP. On ne peut pas constituer une instance indépendante dans ce cas. C’est inconcevable », a-t-il déclaré.
De ce fait, poursuit Nasfi, chaque corps de métier (journalistes, juges, experts comptables, avocats) doit élire son représentant au sein de l’ISIE. « Il faut permettre aux structures centrales de ces métiers d’élire les membres de l’ISIE. Ainsi, les votes se feront en dehors de l’ARP. Cette dernière ne doit pas faire de la politique. Son rôle consiste à légiférer. Le président actuel de l’ISIE a été élu par Ennahdha et Nidaa Tounes », a-t-il encore expliqué.
ISIE : une démission collective des membres pour débloquer la situation selon Hsouna Nasfi
Hassouna Nasfi, député du bloc parlementaire Al Horra de Machrou3 Tounes.