Dans ce contexte sanitaire difficile, le gouvernement italien, qui a pourtant des penchants nationalistes, semble avoir compris, même en partie, l’importance de la solidarité et du partage. Le Conseil des Ministres a, en effet, adopté un décret pour régulariser la situation de plusieurs étrangers en situation irrégulière, notamment des Tunisiens. C’est ce qu’a indiqué le Consulat général de Tunisie à Milan ce dimanche 17 mai 2020, qui précise que le décret a été adopté le 13 mai 2020. Toutefois, le décret comprend plusieurs dispositions restrictives, limitant ainsi le nombre des bénéficiaires.
Le texte octroie aux employeurs la possibilité de formuler une demande en vue de régulariser la situation des travailleurs étrangers en situation irrégulières. Le travailleur en question doit résider en Italie depuis le 8 mars 2020 (sans quitter le pays durant la même période). L’employeur, dans ce même contexte, devra débourser 400 euros pour chaque travailleur avec des frais supplémentaires. Les demandes doivent être adressées aux organes italiens de sécurité sociales.
Concernant les étrangers détenant les permis de séjour expirés depuis le 31 octobre 2020, ils pourront bénéficier d’un permis de séjour provisoire valable 6 mois à partir de la date du dépôt de la demande de renouvellement. Ce titre de séjour n’est valable qu’en Italie.
Les exceptions, trop d’exceptions
D’un autre côté, les travailleurs concernés seront appelés à payer 160 euros pour régulariser leurs situation. Ils doivent séjourner en Italie depuis le 8 mars 2020 et exercer une activité dans des secteurs biens précis : agriculture, élevage de bétails, pêche, services à la personne, travail domestique.
Toutes ces demandes doivent être déposées entre le 1er juin et le 15 juillet 2020. Sont exemptes de ces procédures les personnes ayant déjà fait l’objet de poursuites judiciaires portant sur l’immigration clandestine et impliquées dans des affaires de proxénétisme et dans le travail des mineurs. D’un autre côté, sont aussi exemptes les personnes qui ont déjà été expulsées d’Italie ou refoulées à l’entrée, ainsi que celles qui font l’objet de diverses condamnations (crimes, vols, trafic de drogues, aide pour l’immigration clandestine, etc.), conformément à l’article 380 du code pénal italien.