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L’ancien président de la Banque centrale européenne va se voir confier mercredi la mission de former un nouveau gouvernement après la chute de celui de Giuseppe Conte. Mais la figure de « Super Mario » fait tousser dans les rangs du Mouvement 5 Étoiles qui gardent de lui une image d’austérité.
Le président italien Sergio Mattarella a convoqué l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi au Quirinal, siège de la présidence, mercredi 3 février dans la matinée pour des consultations et devrait lui demander de former un cabinet d’union nationale face à la crise sanitaire et économique.
« J’ai le devoir d’appeler toutes les forces politiques à soutenir un gouvernement de haut profil », a déclaré le chef de l’État mardi soir, quelques minutes après avoir été informé de l’échec de négociations destinées à reconduire la coalition gouvernementale sortante.
*Le profil de Mario Draghi déplaît au Mouvement 5 Étoiles
Un haut responsable du Mouvement 5 Étoiles (M5S), premier parti représenté au Parlement et l’un des piliers de la coalition sortante avec le Parti démocrate (PD), a toutefois averti, en souhaitant rester anonyme, que sa formation s’opposerait à la nomination de l’ancien patron de la BCE.
Mario Draghi est souvent crédité d’avoir sauvé la zone euro de l’implosion en 2012 lorsqu’il a promis que la Banque centrale européenne ferait « tout ce qu’il faudra » pour préserver la monnaie unique.
L’attention médiatique s’est détournée de lui depuis son départ de la BCE en octobre 2019 mais son nom circule depuis plusieurs semaines en Italie comme possible président du Conseil.
*Un risque d’élections anticipées si l’option Draghi échoue
Il n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat sur sa convocation au Quirinal, et on ignore pour le moment quels partis seraient prêts à le soutenir, à l’exception de la petite formation centriste de Matteo Renzi, qui a poussé Giuseppe Conte à démissionner la semaine dernière de la présidence du Conseil après l’avoir privé de sa majorité au Sénat.
Une médiation menée par le président de la Chambre des députés, Roberto Fico, a échoué après deux jours de tractations.
Face à la crise politique, le président Mattarella s’est dit opposé à des élections anticipées dans le contexte actuel.
(Ouest-France, avec Reuters)