En effet, la commission des droits, des libertés et des relations extérieures relevant de l’ARP a auditionné récemment Sihem Ben Sedrine, présidente de l’IVD, concernant le budget de l’instance. Dans le projet de Loi de finances 2017, le ministère des finances avait prévu un budget de 10,91 millions de dinars (MD) pour l’instance. Sauf que, Sihem Ben Sedrine a jugé que ce budget n’est pas à la hauteur des ambitions et des besoins de l’instance qu’elle dirige. Aussi a-t-elle proposé, au cours de son audition, une rallonge assez conséquente de son budget et, surtout, de prendre en considération le projet de budget élaboré et conçu par ses services. La présidente de l’IVD réclame un budget de 27 MD, soit 16 MD de plus que ce qui lui a été consacré par le ministère des Finances. Là n’est pas le véritable problème. Pour une première c’en est une bien belle pour au moins deux raisons. Ne se sent pas concernée par la situation critique des finances publiques. D’abord, au moment où les budgets de tous les départements ministériels et autres organismes publics ont vu leurs budgets réduits, l’IVD, ou du moins sa direction, semblent ne pas être concernés par cet état de fait et exige cette rallonge. Dire que, alors même que le secteur touristique est sous perfusion et qu’un effort de promotion doit être fourni pour sauver ce qu’il y a à sauver, une réduction de plus de 7% a été enregistrée dans le budget du département de tutelle. Nous ne citerons pas les autres départements.
Ce qui est encore plus surprenant, c’est justement ce rejet systématique des institutions de l’Etat en ce sens que l’IVD mène sa barque toute seule et ne peut être contrôlée par personne ni aucune institution. Elle est au-dessus de tout. On découvre, aujourd’hui, et les députés qui ont élu ce comité, du moins ceux qui faisaient partie de l’ANC, que l’instance est hors de contrôle. Ces propos trouvent leur justification dans la réction de Adel Maïzi, membre de l’Instance devant les membres de la commission de l’ARP.
L’attitude abasourdies des députés et leurs fréactions aux propos de la présidente de l’instance et de sa proposition, notamment Abdelaziz Kotti, qui a affirmé que c’est la première fois qu’il voit une structure proposer un budget autre que celui proposé par le ministère des Finances, Adel Maïzi, a fait savoir que les budgets des instances indépendantes n’est pas du ressort du ministère mais doit être élaboré par les instances eux-mêmes. Une question se pose. Dans ce cas, pourquoi se font-ils auditionner par l’ARP ? Ils peuvent bien se débrouiller tout seuls pour la mobilisation des fonds nécessaires à leurs budgets. On ne finira pas d’apprendre.