“J’accuse ”

Successeur de Hassan Nasrallah, Naïm Kassem fustige « les monstres humains israéliens parrainés par les monstres humains américains ». Tous prévoyants, ils songeaient, d’emblée, à sauvegarder leur future impunité à l’heure où ils refusaient de parapher le document fondateur de la Cour pénale internationale. Le 21 novembre, ses trois juges émettent, à La Haye, un mandat d’arrêt contre Netanyahu. Aussitôt, il appelle à la rescousse l’affaire Dreyfus où l’accusation et la condamnation étaient, à l’évidence, infondées. L’interjection « j’accuse » accède à la notoriété mais, aujourd’hui, cette évocation, tout à fait inappropriée, campe le méphistophélès de Tel Aviv, autoproclamé nouveau Dreyfus, au beau milieu d’une fresque un peu ubuesque. D’ici, je vois Emile Zola ridiculiser le sinistre paria. Ses incommensurables crimes de guerre et crimes contre l’humanité ne sont plus à démontrer même si les souteneurs américains et européens acclament l’emploi de la force contre le droit.
Ainsi, LCI, la télévision spécialisée dans le champ de l’unilatéralité, l’emporte sur les chaînes occidentales tant les adversaires des génocidaires l’estiment partiale, sale et immorale.
A court d’esprit et nimbée d’ignominie assaisonnée au parti pris, cette chaîne à enchaîner fulmine devant le portrait de Mohamad Deïf placé auprès de l’assassin enfin jugé. Elle ne trouve rien d’autre à dire une fois le verdict énoncé par la CPI bel et bien documentée.
Comment ce jugement ose-t-il renvoyer dos à dos le Hamas terroriste et Israël seul pays démocratique au Moyen-Orient despotique ?
Au moment où l’Etat-colon dénonce un « dangereux précédent » pour disqualifier le jugement justicier, un puissant élan de solidarité agglutine la population israélienne autour de son dirigeant menacé. Pour une large part spontané, ce mouvement social aiguise une arme à double tranchant. D’une part, il s’avère sincère et vraiment touchant et, de l’autre, il débusque une profonde problématisation.
Par son appui apporté à Netanyahu, au moment critique, le peuple israélien, tout entier, lève le voile sur sa propension pour la manière génocidaire. La solution à deux Etats ne me va pas. Un seul territoire peine à supporter les deux autorités opposées. Nous sommes là au plus profonds de la contradiction. Biden, champion des visions bidon, arme les colons et verse des larmes de crocodile sur le massacre des civils.
Moins puérile, Netanyahu, tout aussi débile, soulève la question difficile. Il crie et dit : « Comment nous accuser de commettre un génocide quand les terroristes et leurs alliés nous infligent un génocide ? » Oui, mais arriver d’ailleurs et, armes à la main, expulser l’Anglais pour massacrer le Palestinien paraît bien peu chrétien. La guerre continue et Naïm Kassem réplique à Netanyahu : « Puisque l’armée sioniste frappre le centre de Beyrouth, nous nous réservons le droit de frapper le centre de Tel Aviv ». Œil pour œil, dent pour dent. Kassem ajoute à l’adresse des imbéciles désireux de nettoyer le Liban pour assurer un avenir paisible aux colons impénitents : « L’armée libanaise, la résistance et ses alliés œuvrent ensemble ».
Eu égard à une liquidation malaisée d’un « peuple qui ne veut pas mourir », Américains et Occidentaux tournent autour du pot.
Biden prolonge la guerre et Trump déclare pouvoir l’arrêter en 24 heures à la manière imaginée par le cerbère.
Pendant ce temps, Poutine expédie l’engin balistique intercontinental et se dit prêt à encourager ses « proxies » à chatouiller ses ennemis. Dans ces conditions d’une conflagration nucléaire en suspens, le suspense taraude les nerfs mêmes de l’Angleterre où Churchill bat Hitler et trouve, néanmoins, le temps de remporter le prix Nobel de littérature en l’an 1953. Ainsi, ne chômèrent pas le soldat et l’homme d’Etat. Mais revenons à nos moutons. Le défi nucléaire lancé à l’Occident par Vladimir Poutine est au principe de la sympathie éprouvée par l’Algérie et d’autres pays souverains pour le Kremlin associé à Pékin.

L’axe de la résistance lutte contre les qualifiés par Hassan Nasrallah « de chiens » qui aboient.

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