Intitulée "Injurier le soleil", une exposition/installation basée sur trois vidéos, sera accueillie à partir du 7 octobre par l'espace 32 bis.
Les artistes qui participent à cette exposition sont Myriam Amri, Margaux Fitoussi, Bachir Tayachi et Achref Toumi. Le commissariat de cet événement qui entre dans le cadre de Jaou Photo sera assuré par Camille Lévy Sarfati, par ailleurs directrice de l'espace qui accueille cette exposition.
Dans son texte curatorial, Camille Lévy Sarfati présente les artistes et leurs travaux dans des termes poétiques : "Il y a parfois ces cris du corps qui nous traversent, radicalement. C’est peut-être l’âme de l’enfant qui cherche encore sa source. Face au corps qui trahit, bouscule, bascule et parfois déshonore, il faut trouver l’astuce.
Injurier le soleil, c’est-à-dire, sortir hors de soi. Rejoindre l’extase, cette « sorte de petite mort » (Bataille, 1973) ; l’instant de grâce où l’âme s’échappe du corps. C’est là, dans l’interstice, l’entre-deux, l’espace sacré et insaisissable de l’arrachement à soi que se joue la clé de l’existence".
Camille Lévy Sarfati poursuit en écrivant : "Ne dit-on pas que c’est en rêve que la nuit les amant.e.s se retrouvent ? Ce doit être le « dja », leur double, qui à la tombée du jour quitte les corps qui sommeillent.
Ici, alors que s’éveille le printemps, commence la danse des corps qui poussent. Dans un geste d’insoumission, peu à peu, le corps plonge, frémit, trépide, puis s’oublie. L’âme bientôt le renvoie et doucement reprend son souffle".
Elle termine en introduisant les approches de chaque artiste : "Myriam Amri, Margaux Fitoussi, Achref Toumi et Bachir Tayachi donnent à voir à travers trois vidéos ces valses transitoires où l’âme flirte avec le ciel.
Il y a la ronde, d’abord, des corps adolescents sous le soleil de Tabarka : La Piscine, une ode aux corps qui muent et à l’effloraison des cœurs.
Plus loin, le récit du saut de l’âme dans l’abysse d’un songe. The Tiger Was Her Keeper ; c’est le rêve de la grand-mère éprouvé au creux d’une sieste. Il y a, enfin, le flottement du corps lorsque s’annule le présent. Anesthesia, la fugue passagère des sensations.
Injurier le soleil est une exposition vidéo mettant à l’honneur la jeune création tunisienne. Elle s’inspire et rend hommage aux mots du romancier Ahmadou Kourouma dans "En Attendant le vote des bêtes sauvages" (1998)".
Pour mémoire, Jaou Photo est une initiative de la Fondation Kamel Lazaar et de l'Institut français de Tunisie. Cette Biennale de la photographie se déroulera du 6 au 20 octobre à Tunis, Sousse et Sfax avec un programme qui comprend 15 expositions, un symposium international, des rencontres professionnelles et des performances artistiques.
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