Dans une déclaration à Réalités online, Jaouhar Ben Mbarek, expert en droit constitutionnel, est revenu sur l’interview accordée par Habib Essid à la chaîne privée Attessia. Pour le constitutionnaliste, le Chef du gouvernement a clarifié l le scénario qu’il a choisi de réaliser. Jaouhar Ben Mbarek rappelle que le Chef de l’exécutif disposait de deux possibilités : présenter sa démission conformément à l’article 97 de la Constitution, ou solliciter un vote de confiance à l’ARP, conformément au même article.
« Je pense qu’il a opté pour la bonne solution. Elle lui permet de sortir par la grande porte », a déclaré Jaouhar Ben Mbarek, qui ajoute que Habib Essid « a choisi de s’adresser, au pouvoir qui l’a désigné, puisque c’est l’ARP qui lui a accordé sa confiance pour démarrer son action gouvernementale ».
Par ailleurs, Jaouhar Ben Mbarek a souligné que l’interview d’Essid contenait plusieurs messages destinés aux péarlementaire, mais aussi aux tunisiens, leur apprenant « qu’il était prêt à continuer s’il obtenait une fois encore la confiance de l’ARP ».
Toujours selon le constitutionnaliste, le second message du Chef de l’exécutif est clair : son destin dépend de l’ARP et non pas de la volonté du Président de la République, qui a visiblement voulu le pousser vers la sortie. « Tous les messages que l’on peut lire entre les lignes sont adressés au Président de la République, histoire de lui rappeler qu’Essid n’avait pas échoué dans sa mission. C’est une réponse indirecte et très diplomatique de la part d’Essid », a affirmé Ben Mbarek.
Par ailleurs, concernant l’avenir politique du Chef du gouvernement, Jaouhar Ben Mbarek a exclu toute implication de ce dernier dans la vie politique, si jamais il devait quitter le pouvoir. « Il y a beaucoup de tensions sur la scène politique », a souligné le coordinateur du « réseau Doustourna« . « D’un point de vue éthique et politique, je pense qu’il rejetterait toute proposition, car on ne peut passer du statut de chef d’un gouvernement à celui desubordonné. C’est politiquement inacceptable », a ajouté Ben Mbarek.
« Je ne pense pas qu’il ait l’envergure nécessaire pour fonder un projet politique autonome. De plus, il ne bénéficie pas de l’appui nécessaire », a-t-il conclu.
M.F.K