« Les libertés, publiques et politiques, sont les principaux acquis, elles se sont déverrouillées après la Révolution. La Liberté d’expression, de manifestation, d’organisation et de constitution des organismes de la société civile et des partis politiques sont, certes, des acquis indéniables, mais ne sont jamais définitifs dans une transition démocratique.
Nous avons des expériences comparatives et le retour en arrière est possible. Nous devons rester vigilants, consolider et préserver ces acquis et empêcher tout retour en arrière.
Les principaux défis sont économiques et sociaux. La démocratie ne peut survivre dans les crises économiques, car elle est surtout un partage. Il faudra préserver l’équilibre économique et social pour renforcer la liberté politique. Il faudra aussi procéder à la réforme de l’Etat et à la mise en application du contenu de la Constitution, ainsi que la mise en place d’un système de décentralisation. La tâche est difficile, surtout dans l’établissement du rapport entre l’administration centrale et les administrations régionales. L’élaboration des rapports et les réformes à entreprendre la concernant coûteront cher. Les forces politiques actuelles auront peut-être tendance à bâcler cela pour passer rapidement aux élections municipales et régionales. Il y a en ce moment des consultations entre les deux plus grands partis, Nida Tounes et Ennahdha pour accélérer la tenue de ces élections. Une proposition est actuellement en discussion, consistant à organiser ces élections dans six mois. Sauf que cela conduira à élaborer dans la précipitation et la loi électorale et la loi organique sur les communes. Le dernier dossier très lourd constituant un défi majeur est la lutte contre le terrorisme. »
Hajer Hajroudi