Rached Ghannouchi, président du Parlement dont les travaux ont été gelés, a souligné son attachement à sa qualité à la tête de l’institution législative.
« J’ai présidé l’ARP (assemblée des représentants du peuple) élue par la majorité parlementaire après avoir été élu par le peuple aux élections législatives de 2019. Dès lors, je tiens toujours à ma qualité de député à la tête de l’institution législative tunisienne, et tiens à ce contrat, a dit le président du parti Ennahdha dans un entretien accordé à Al Jazira Net. A ce titre, seuls les députés eux-mêmes, ou une décision que je prendrais par moi-même dans l’intérêt national peuvent me dépouiller de cette qualité de président du parlement. Sans cela, ce serait une grave infraction au contenu de la Constitution et un fourvoiement de la bataille de la démocratie. »
Ghannouchi a considéré la décision du président de la République, Kaïs Saïed de mettre fin à tous les privilèges accordés au président et aux vice-présidents de l’ARP comme une étape vers la dissolution définitive du Parlement.
Et le cheikh islamiste d’ajouter: « Le professeur Kaïs Saïed a adopté cette approche depuis qu’il a annoncé l’activation de l’article 80 de la Constitution. Il a déclaré qu’il respecterait les procédures constitutionnelles, mais les a violées par la suite. Il a annoncé que la suspension du Parlement serait d’un mois, mais il l’a plus tard suspendu indéfiniment, ce qui est une procédure inconstitutionnelle et affecte une institution souveraine qui a été élue dans les mêmes conditions que lors de l’élection pour la présidence de la République, et qui jouit de la même légitimité ».
Ghannouchi a par ailleurs appelé Saïed à « renoncer à cette procédure illégale et inconstitutionnelle et à toutes les mesures exceptionnelles qui représentent un coup d’Etat contre la Constitution et contre la volonté du peuple ».
« Par conséquent, ouvrir la porte au dialogue et à la participation pour façonner une nouvelle scène est bien meilleur à tous les niveaux », conclut-il.
H.A.