A 39 ans, le romancier tunisien, Jonas Hassan Khémiri est parvenu à trouver sa place dans le champ littéraire en façonnant une identité énonciative propre à lui. Il a reçu de nombreux prix littéraires pour ses romans. Dramaturge aux multiples casquettes, Jonas Khémiri a également décroché de prestigieux prix pour ses pièces théâtrales. Néanmoins, ce qui a fait de lui un écrivain à succès en Suède, c’est en effet sa manie de la langue suédoise qu’il considère comme étant sa langue maternelle, incrustée d’empreintes puisées de ses origines tunisiennes et de sa mémoire arabo-française. Né d’un père tunisien et d’une mère suédoise, Jonas Hassan a étudié l’économie à Paris mais sa passion pour les lettres a toujours été irrépressible. Le souci de l’identité, l’obsédait surtout à l’ère de la montée en puissance de la xénophobie et du racisme en Suède. Ses textes débordent de mots arabes tels que Abou El Kacem, Chahine, Kader, Zeineb, Tamara..Son roman » Tout ce dont je ne me souviens pas » a été traduit en 30 langues, entre autres en anglais et en français, ce qui a élargi son lectorat dans tout le continent européen. En 2003, Son premier roman » Un œil rouge« , a connu un grand succès avec plus de 200 000 exemplaires vendus en Suède. Dans son roman « Montecore ou Tigre unique », Jonas Khemiri a bien illustré ses origines tunisiennes. Ce roman raconte l’histoire d’un jeune tunisien vivant de petits boulots jusqu’à ce qu’il rencontre son grand amour, une suédoise, militante de gauche. A Stockholm, les aventures de son intégration dans une société étrangère commencent. En dépit de tous ses succès, le romancier tunisien qui cartonne en Suède et en Europe est encore méconnu dans le monde arabe. D’ailleurs, aucun de ses écrits n’a été traduit en langue arabe malgré leur foisonnement de personnages arabes ayant le mal du pays.
Wejden Jlassi