Les médias tunisiens, ainsi que des organisations de la société civile et des experts, ont lancé une charte pour un journalisme vert et environnemental, le 11 octobre 2023 au Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT). Cette charte s’engage à mettre l’environnement au cœur de la couverture médiatique, à se baser sur des données scientifiques. La présentation du document a été organisé par Heinrich-Böll-Stiftung et Tunisie Verte.
Par ailleurs, les journalistes tunisiens s’activent pour répondre à l’appel urgent de la crise environnementale et climatique. Alors que la planète fait face à des bouleversements inquiétants, les médias tunisiens s’engagent dans une nouvelle ère de journalisme responsable et engagé en faveur de l’environnement. Dans une démarche sans précédent, une Charte voit le jour, marquant un tournant majeur pour la presse du pays.
Face à l’ampleur des défis climatiques et environnementaux, la « Charte de l’Engagement Écologique des Médias Tunisiens » vise à remodeler la manière dont les médias traitent ces questions cruciales, en plaçant l’environnement au cœur de leurs préoccupations. Voici un aperçu des principaux engagements pris.
Nidhal Attia, directeur actuel du programme des politiques environnementales au bureau de la Fondation Heinrich Böll à Tunis, a partagé son regard éclairé sur la récente initiative des médias tunisiens et des organisations de la société civile. « En exigeant que les médias ne relèguent plus les enjeux environnementaux à des rubriques secondaires, la Charte envoie un message fort : l’environnement doit devenir une priorité pour les médias tunisiens. Les médias ont le pouvoir de sensibiliser, d’éduquer et de mobiliser, et cette Charte leur donne l’occasion de jouer un rôle crucial », a expliqué Nidhal Attia. Il a par ailleurs souligné que « la critique objective des politiques publiques environnementales est une responsabilité majeure des médias ».
Photo prise par Jalel Ferjani
Les onze principes guidant l’engagement
Les médias signataires de la Charte s’engagent à respecter, entre autres, sept principes clés pour la promotion d’un journalisme environnemental de qualité :
- Sortir les enjeux environnementaux et climatiques de la rubrique secondaire et en font un axe éditorial majeur qui s’articule dans les différents programmes d’une manière transversale. Ceci dit, il faudrait accroître la fréquence de traitement de ces sujets, en garantissant le décloisonnement du traitement des questions environnementales et climatiques.
- Se référer régulièrement aux données scientifiques nationales et mondiales. Le constat scientifique est désormais implacable et devrait permettre d’asseoir un débat de qualité, scientifiquement fondé.
- Se pencher sur les insuffisances des politiques publiques et critiquer objectivement les politiques relatives au sujet analysé. Le journaliste confronte les décideurs en exposant leurs responsabilités et leurs manquements.
- Un journalisme de solution : il doit se concentrer sur les solutions aux problèmes environnementaux, plutôt que sur les problèmes eux-mêmes.
- Un journalisme inclusif : il doit tenir compte de la dimension humaine des enjeux environnementaux, en mettant en lumière les conséquences sur les populations.
- Un journalisme visuel : il doit utiliser des images appropriées pour illustrer les articles sur l’environnement ou le climat.
- Un journalisme scientifique : il doit se baser sur des données scientifiques pour informer le public.
- Se former en continu pour plus de rigueur dans le traitement de l’information et pour une meilleure culture environnementale.
- Un journalisme collaboratif : il doit collaborer avec des experts, des chercheurs et des activistes pour produire une information de qualité.
- Faciliter le travail des journalistes et garantir leur intégrité ohysique et morale dans la couverture de l’information
- Un journalisme indépendant : il doit garantir l’intégrité physique et morale des journalistes dans la couverture de l’information.
La Charte est ouverte à la signature de tous les médias tunisiens, qu’ils soient publics, privés ou associatifs.