À l’occasion de la Journée internationale des femmes dans la diplomatie, une cérémonie officielle s’est tenue, le 24 juin, au siège de l’Académie diplomatique à Tunis. L’événement a mis en lumière les parcours inspirants, les acquis solides et les ambitions futures des femmes tunisiennes dans un univers longtemps réservé aux hommes.
Intervenant à cette occasion, Mohamed Ali Nafti, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, a salué les avancées réalisées en matière d’égalité dans la diplomatie.
« Nous sommes sur la bonne voie pour consacrer l’égalité des genres dans un domaine qui était naguère réservé aux hommes. Il n’y aura pas de jaloux, mais un véritable partage des rôles, des opportunités, et une nouvelle orientation de la diplomatie tunisienne. »
Un message qui met en avant l’importance de la résilience et de la détermination dans un métier où l’engagement et l’excellence sont la norme.
Une progression tangible portée par une volonté politique affirmée
Aujourd’hui, les femmes occupent 36 % des postes diplomatiques en Tunisie, dont onze ambassadrices ou cheffes de mission en poste dans des pays clés comme les États-Unis, l’Inde, Oman, la Serbie ou encore la Finlande.
Un chiffre en hausse qui reflète une politique d’inclusion volontariste, fondée sur l’égalité des chances et soutenue au sommet de l’État.
« La diplomate tunisienne s’illustre aujourd’hui par des approches innovantes et efficaces, au service des grandes causes mondiales », a souligné le ministre. Dans un contexte international marqué par des défis sécuritaires croissants, les femmes apparaissent de plus en plus comme des actrices incontournables dans la construction de solutions durables.
La conférence, organisée sous le thème « La femme tunisienne et la diplomatie : parcours, réalisations et perspectives », a réuni des représentants de plusieurs agences des Nations Unies et d’organisations internationales.
Rana Taha, coordinatrice des Nations Unies en Tunisie, a salué la diplomatie tunisienne et le rôle croissant des femmes dans les processus de paix, évoquant la figure emblématique de Radhia Mestiri, pionnière du combat diplomatique tunisien.
De son côté, Florence Basty, représentante de l’ONU pour les affaires des femmes tunisiennes et libyennes, a souligné la reconnaissance internationale des capacités de négociation des diplomates tunisiennes, ancrées depuis les premières années de l’indépendance. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la visibilité et l’influence de ces femmes sur la scène mondiale.
Témoignages, mémoire et perspectives d’avenir
L’événement s’est poursuivi avec la projection du documentaire « La femme tunisienne et la diplomatie », retraçant les trajectoires de diplomates tunisiennes. Le film donne la parole à des femmes qui racontent, avec force et humilité, leurs défis, leurs luttes et leurs contributions à la diplomatie mondiale.
Avec le soutien d’ONU Femmes Tunisie, le ministère a également lancé un programme inédit pour valoriser la place des femmes dans la diplomatie tunisienne. Son objectif et de partager les bonnes pratiques, identifier les obstacles à la parité, et recueillir les témoignages de diplomates tunisiennes et étrangères en poste en Tunisie.
Si la parité n’est pas encore atteinte, cette journée marque une étape charnière dans l’évolution de la diplomatie tunisienne vers plus d’inclusivité et de modernité.
« La femme tunisienne, qui a prouvé sa capacité à occuper des postes de leadership depuis l’indépendance, est aujourd’hui prête à jouer un rôle majeur en diplomatie », a affirmé Mohamed Ali Nafti.
Avec une présence féminine en hausse dans les hautes sphères diplomatiques et un appui politique clair, la Tunisie trace les contours d’une diplomatie nouvelle : fondée sur la compétence, l’équité, et l’engagement des femmes pour le rayonnement international du pays.