Jamais deux sans trois ! Reconduit pour la troisième année de suite à la tête des Journées théâtrales de Carthage, Hatem Derbel semble être en mesure de relever le défi et de booster la réputation de cet évènement culturel de grande envergure. Entouré par des hommes de culture et de théâtre de renommée, à l’instar de Raouf Ben Amor, Mounir Argui, Abdelhalim Messaoudi et bien d’autres, Derbel s’est jeté à corps perdu dans cette mission qui semble loin d’être une simple sinécure.
Des représentations théâtrales de haut niveau
Durant 9 jours, les passionnés du 4e art seront au rendez-vous avec un festival qui promet une programmation alléchante et consistante.
110 spectacles dont 25 tunisiens, 18 arabes, 6 africains et 17 mondiaux tiendrontle public en haleine durant cette 21e session dont le coup d’envoi sera donné le 7 décembre. La cérémonie d’ouverture qui aura lieu au théâtre de l’Opéra à la Cité de la culture à Tunis, sera suivie par trois représentations théâtrales qui seront jouées simultanément à la salle 4e Art, (“kaligula”, de FadhelJaziri), à la salle Le Mondial, (“Message de liberté” de HafedhKhélifa) et à la salle du Rio, (“Marché noir” de Ali Yahyaoui, meilleure œuvre de la première édition du Festival national du théâtre tunisien).
Cette nouvelle session portera le suspense à son paroxysme à travers la programmation de représentations de haut niveau, telles que “Assainissement (Tathir)” du jeune metteur en scène Mohamed Ali Saïd, lauréat avec NéjiKanawati, au Festival du théâtre tunisien, des prix de meilleur metteur en scène et du meilleur acteur et qui vivront leur baptême du feu lors de cette manifestation grandiose.
Une concurrence rude
“Assainissement (Tathir)” et “Cicatrice” de Ghazi Zoghbani, seront inscrites avec 12 autres spectacles étrangers, à la compétition officielle. La concurrence sera rude, étant donné que la liste comprend des pièces théâtrales très célèbres, telles que “L’alliance et les colliers” de Nasser Abdelmomen (Egypte), “Les espaces d’Ismail” d’Ibrahim Hanoun (Irak), “Le chien de la dame”,texte de Tarak Kobti (Palestine), “Alchimie” de Salim Ajjaj (Syrie), “Un autre ciel” de Mohamed Elhor (Maroc)…
Ceci dit, la mission des membres du jury, triés sur le volet, ne sera pas de tout repos. Raouf Ben Amor, président du jury (Tunisie), Jamel Yakout (Egypte), Salah Alkasab (Iraq), Koffi Kwahulé (Côte d’Ivoire), Abdelouahed Ben Yasser (Maroc) et Kamel Allaoui (Tunisie) devraient être sur le qui-vive.
Le jury s’attellera à sélectionner les meilleurs travaux en lice. De nombreux prix ont été réservés à la compétition officielle dont le Prix de la meilleure œuvre, Prix de la meilleure mise en scène, Prix du meilleur texte théâtral, Prix du théâtre de l’Opéra pour la meilleure scénographie, Prix de la meilleure interprétation féminine et Prix de la meilleure interprétation masculine. Quant à la sélection parallèle comportant 23 spectacles dont 17 tunisiens, 8 arabes et 4 africains, le comité d’organisation des JTC ont prévu quatre prix, à savoir le Prix de l’UGTT pour la meilleure technique théâtrale, le Prix Néjiba Hamrouni du SNJT pour la liberté d’expression, le Prix de la liberté (meilleure œuvre pour les clubs de théâtre dansles institutions pénitentiaires) décerné par: les JTC, l’Instance nationale pour la prévention de la torture et Amnesty international et le Prix de la diversité culturelle (Organisation internationale de la francophonie).
Un festival haut en couleur
Les Journées théâtrales de Carthage 2019 se veulent également une manifestation ouverte au grand public, non seulement à Tunis mais aussi dans les régions. Le Kef, Gafsa, Mahdia, Kairouan, Zaghouan, Médenine, Monastir, Tataouine et Sfax se transformeront jusqu’au 15 décembre en des espaces de théâtre qui accueilleront des acteurs et des artistes venus des quatre coins du monde.
Fidèles à leur tradition, les JTC ne cessent de diversifier les activités. Outre les “Journées de clubs de théâtre dans les maisons de culture et les maisons de jeunes”,“Les spectacles de rue” programmés à l’Avenue Bourguiba qui demeurent l’un des temps forts de cet événement, des ateliers et des workshops seront au menu. On peut citer à titre d’exemple l’Atelier des jeunes critiques, l’atelier «Du texte au concept scénographique », l’atelier « A la recherche de son propre clown », l’atelier “Le maquillage dans les pièces Théâtrales”, etc.
Un autre moment fort qui marquera cette nouvelle session des JCC sera sans doute le Colloque international intitulé “Les configurations de l’espace théâtral à la lumière des préoccupations civilisationnelles, esthétiques et au recoupement scénographique et technologique”. Dirigé par AbdelhalimMessaoudi, ce colloque qui se tiendra les 12 et 13 décembre, reviendra à la question des lieux et de lamémoire dans les représentations de l’espace théâtral.
Les 21e Journées théâtrales de Carthage s’annoncent cette année exceptionnelles, variées, détonantes et riches en émotions. Côté programmation, le public ne restera pas sur sa faim.
Mohamed Ali B. Sghaïer
Chiffres à retenir :
Total des spectacles : 110
- Compétition officielle : 14
- Sélection parallèle : 23
- Itinéraires : 6 spectacles tunisiens
- Théâtre du monde : 17
- Expressions théâtrales arabes de la migration : 03
- Théâtre dans les régions : 09
- Théâtre pour enfant : 15
- Théâtre de la liberté(Théâtre dans le milieu carcéral) : 11
- Théâtre amateur : 04
- Théâtre scolaire : 12
- Théâtre dans les maisons de culture: 06