Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé, lundi 20 janvier 2025 une réunion au palais de Carthage, réunissant le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, et le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar. Cette rencontre a porté sur plusieurs thématiques, notamment le rôle social de l’État et la gestion des ressources publiques.
Un retour au rôle social de l’État
Selon un communiqué de la Présidence de la République, le chef de l’État a réitéré l’importance de rétablir le rôle social de l’État, délaissé selon lui depuis le début des années 1990 et particulièrement exacerbé après 2011. Il a souligné la dégradation des institutions publiques, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, laissant de nombreuses infrastructures en état de quasi-abandon.
Kaïs Saïed a dénoncé la multiplication de structures publiques, telles que des agences et des entreprises étatiques, dont certaines consomment près de 500 millions de dinars par an sans apporter de bénéfices tangibles à la population. Ces dépenses, selon lui, devraient être réorientées vers les plus démunis, afin de réduire la pauvreté et le chômage.
Il a toutefois précisé que son approche ne vise pas à privatiser les entreprises publiques, mais à optimiser les ressources de l’État en évitant la duplication des structures et l’abandon des projets inachevés.
Simplification et efficacité dans l’investissement
Le chef de l’État a critiqué la complexité du système d’investissement en Tunisie, marqué par une prolifération d’institutions et d’organismes. Il a cité l’existence de plusieurs entités, telles que le Conseil supérieur de l’investissement, la Haute autorité de l’investissement tunisien, le Fonds tunisien d’investissement, et diverses agences spécialisées. Selon lui, ces structures doivent être rationalisées pour créer une économie productive et équitable.
Appel à la rigueur et à l’autonomie
Sur un autre volet, Kaïs Saïed a exhorté à une gestion rigoureuse des dépenses publiques et à un recours accru aux ressources internes. Il a insisté sur l’abandon des pratiques de sous-traitance et des contrats à durée limitée, qu’il considère contraires aux aspirations révolutionnaires et au progrès social. Pour lui, la justice et l’équité sont des piliers essentiels pour instaurer un climat de stabilité, favorable à un investissement productif et générateur de croissance nationale réelle.
Enfin, le président a souligné la nécessité de revoir les choix stratégiques et les cadres institutionnels hérités, qu’il juge inadaptés et parfois corrompus, pour concrétiser les idéaux de la révolution tunisienne.