Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juillet, le président de la République, Kaïs Saïed, s’est rendu à Ksibet El Mediouni, dans le gouvernorat de Monastir, pour une visite inopinée visant à constater de près la situation environnementale gravement dégradée dans la région. Le président de la République s’est ensuite rendu à la station de pompage des eaux située dans la ville de Lamta, avant de poursuivre sa visite vers la ville de Sayada.
Au cours de sa visite, le chef de l’État a écouté les doléances des habitants, échangeant directement avec eux sur l’ampleur de la pollution et les répercussions sur leur quotidien, exprimant ainsi sa volonté de suivre de près ce dossier environnemental critique. Cette démarche intervient dans un contexte de forte détérioration de la qualité des eaux marines, un phénomène qui alimente l’inquiétude croissante et la colère des habitants ainsi que des acteurs de la société civile.
Rappelons que la région de Ksibet El Mediouni fait face à une grave crise environnementale qui menace à la fois l’écosystème local et la santé de sa population. Depuis plusieurs années, la situation ne cesse de se détériorer, atteignant aujourd’hui un seuil critique.
Selon les témoignages des habitants de la région, la situation environnementale critique que connaît actuellement le littoral de Ksibet El Mediouni résulte en grande partie de l’écoulement continu d’eaux usées en provenance de la station d’épuration de Lamta. À cela s’ajoutent les rejets industriels, tant liquides que solides, émanant des usines implantées dans la zone industrielle de Monastir.
Ces déchets, souvent déversés sans traitement adéquat ou avec un contrôle environnemental insuffisant selon les habitants, ont progressivement pollué le milieu marin, causant une contamination sévère des eaux. Cette pollution chronique a non seulement altéré la biodiversité marine, mais elle a également affecté la santé publique, l’activité de la pêche artisanale et l’attractivité touristique de la région.
Les habitants n’ont cessé à travers des mouvements de contestations de protester contre l’inaction des autorités locales et le ministère du tutelle et le manque de mesures concrètes pour remédier à cette situation catastrophique.