Lors du discours prononcé ce matin à l’occasion de sa prestation de Serment au siège de l’assemblée à Bardo, le président réélu Kaïs Saïed a bien voulu exposer les grandes lignes de sa politique future.
Il a tout d’abord rappelé que, conformément à la volonté du peuple, il continuera la guerre de libération pour que le pays soit libéré et débarrassés des sangsues incrustés dans les administrations tunisiennes. « Nous ne craignons rien et allons les combattre avec nos mains », a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter que la poursuite du processus de libération nationale nécessite persévérance et courage. « Nous avons plusieurs défis à relever. Le premier défi est de résorber le chômage, essentiellement chez les jeunes. Car ceux-ci sont victimes de corruption et de choix économiques injustes. Trouver des solutions nationales n’est pas impossibles si on se débarrasse des idées archaïques pour s’ouvrir aux solutions nouvelles pour la création de richesse nouvelles. Et même si on a essayé de mettre des bâtons dans la roues aux projets, notamment ceux des entreprises communautaires, nous n’allons pas accepter de baisser les bras ni de se résigner devant les demi mesure », a-t-il exprimé et d’ajouter que parmi les défis, il faut aussi une révolution législative à même de répondre aux besoins des Tunisiens.
Etat social
Saïed a également noté la nécessité de bâtir une économie nationale basée de la volonté du peuple parmi ses défis. « Ceci ne sera pas facile, mais nous pouvons atteindre nos objectifs. Nombreux sont ceux qui tentent encore à imposer un modèle de développement qui a paupérisé davantage le peuple et enrichit davantage les plus riches ! Nous allons y faire face car ceci celui ne sert que les extrêmes riches qui ne représentent qu’une minorité qui veut s’enrichir davantage ! (…) Ils veulent faire éterniser un système mondial qui a atteint ses limites. Aujourd’hui c’est un nouveau système humain qui est en train de se créer pour remplacer cet ordre mondial bâti sur une répartition non équitable de la richesse », a-t-il lancé. Et d’ajouter qu’il veillera à reconstruire les institutions nationales après les avoir assainies de ceux qui les spoliaient et les détruisaient dans le but de s’approprier des entreprises nationales au moindre coût. « Le peuple a recouvré sa révolution et l’Etat doit reprendre son rôle social en reconstruisant les piliers de la politique social à savoir, la santé, le transport, l’enseignement public, la couverture sociale, le travail digne, l’habitation décente. Ceci représente les rudiments les plus élémentaires des droits de l’Homme. Et autant le préciser ; ceci ne va pas du tout à l’encontre des initiatives privées que nous encourageons. Tout ce que l’Etat veut, c’est qu’il y ait un secteur privé qui n’extorque pas et ne se fait pas extorquer », a-t-il tenu à préciser tout en assurant que les droits et les libertés sont gardés et garanties, mais « que la liberté ne rime pas avec diffamation ou violation de la loi », a-t-il nuancé.
Et le Président d’expliquer que ce qui ne sera jamais négociable, est la nation. « Il n’y a pas de place aux traîtres, aux espions sur nos terres, ni à ceux qui courent pleurer dans les bras des colonisateurs pour être dédaignés par ce même colonisateur », a-t-il indiqué ajoutant qu’il est impossible de tout dire mais qu’il réitère la nécessité de dépasser tout ce passé pour créer une nouvelle histoire, une nouvelle nation ou tous les Tunisiens vivent librement et dignement.
Intransigeant
« On ne cèdera pas un millime de l’argent du peuple ! Certains attendaient de fuir la justice et le jugement. Ceci ne sera pas possible ! Cependant les portes de la conciliation économique et judiciaire sont ouvertes devant ceux qui veulent rendre l’argent du peuple. Nous n’avons aucun intérêt à les emprisonner et ils n’ont pas à vivre en fuite, qu’ils reviennent et règlent leur situation. Cependant, s’ils refusent de rendre l’argent, c’est la justice qui s’en charge. Il n’y a pas de place à ceux qui ne veulent pas contribuer à la réalisation des espoirs de ce peuple et qui tentera de contrer la construction parmi nous. Il n’y a de place qu’à celui qui veut travailler à bâtir. Nous avons mené un long combat difficile et nous avons dépassé les étapes les plus difficiles. A présent nous aspirons à passer et tous ensemble à un meilleur avenir, à bâtir pour les générations futures. Et pour ce faire, il nous faut une révolution culturelle qui crée une nouvelle vision de vie sociale. Les prémices sont là, mais des lobbyistes ont essayé de cultiver découragement et déception. Mais que ces derniers comprennent que les Tunisiens veulent aller vers la construction et nous allons réussir. Nous allons combattre les immiscions étrangères, nous collaborons avec les pays frères et amis mais coopérons d’égal à égal, nous continuons d’appuyer tous les opprimés à leur tête, on soutient le peuple palestinien et on soutient les Libanais et tous les opprimés, nous continuons, toujours, de considérer la normalisation avec l’entité sioniste comme un acte d’immense traîtrise.. Nous visons haut et nous allons atteindre les sommets Dieu aidez-nous à ne pas dévier ! Vive la Tunisie libre indépendante pour l’éternité », conclut le Président de la République.
Compte rendu par Abir CHEMLI