Face à cette crise sanitaire, observateurs et citoyens ont noté l’absence flagrante d’une stratégie claire pour lutter contre le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2 ou COVID-19). Une autre absence se fait sentir : c’est celle d’un leadership et, surtout, celle du président de la République, Kaïs Saïed. Ce dernier, depuis plusieurs jours, est aux abonnés absents, et il donne l’impression d’être totalement déconnecté de la réalité du pays et des Tunisiens.
C’est particulièrement en période de crise qu’un Chef de l’État doit endosser ce costume et, d’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il a été élu. On ne peut s’empêcher d’envier nos pays voisins sur ce point. En France, après le violent passage de la tempête Alex, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est adressé, lors d’une interview, aux Français pour évoquer ce que l’État va faire pour venir en aide aux sinistrés. La sortie médiatique s’est déroulée non loin des lieux du drame. Un endroit bien choisi pour véhiculer un message fort aux Français.
On aimerait voir Kaïs Saïed assumer ses responsabilités de président de la République, ne serait-ce que pour rassurer le peuple qui l’a élu en 2019. D’ici fin octobre, le Chef de l’État compte se rendre en Italie. Nul doute que la question de la migration clandestine sera au cœur de sa visite. Mais est-ce le bon moment ? N’a-t-il pas d’autres chats à fouetter en Tunisie ?
L’absence d’un leadership se fait donc sentir dans notre pays, où l’on ne sait plus vraiment qui fait quoi et s’il existe réellement un capitaine à bord du navire. S’agit-il de Kaïs Saïed à Carthage, de Hichem Mechichi à la Kasbah, ou alors de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ? C’est une question récurrente que l’on ne cesseras, hélas, jamais de poser en Tunisie…
F. K