Lors d’une interview accordée à la chaîne Nationale 1 dans la soirée de ce jeudi 26 septembre 2019, le candidat au second tour de l’élection présidentielle anticipée, Kais Saied a affirmé que les pages Facebook qui soutiennent sa campagne électorale ont été créées par des sympathisants parmi ses anciens étudiants et collègues, ajoutant qu’aucune d’entre elles n’est officielle. Il a ajouté qu’il n’intervient en aucun cas dans le contenu de ces pages. Il a toutefois, appelé l’ensemble des administrateurs des ces pages Facebook ainsi que ses sympathisants parmi les internautes à éviter le discours de haine et les insultes.
En ce qui concerne son absence dans les médias tunisiens, le candidat à la présidentielle a affirmé que ce retrait a été fait par choix pour des raisons déontologiques. Selon lui, il s’agit d’une décision prise afin d’éviter toute mauvaise interprétation. Il ne voulait pas qu’on l’accuse d’avoir profité de la situation – en référence à l’incarcération de son rival Nabil Karoui.
Quant au présumé soutien de certaines parties étrangères, Kais Saied a démenti catégoriquement ces allégations indiquant qu’il n’entretient aucune relation avec quiconque partie étrangère. Il a fait savoir qu’il n’est en contact avec aucune partie étrangère, précisant qu’il ne détient même pas un passeport pour quitter le territoire national.
Il a précisé que la campagne de soutien dont il bénéficie sur les réseaux sociaux est totalement spontanée et n’est que le résultat d’une nouvelle forme de révolution qu’il qualifie de légitime.
En ce qui concerne le dossier des libertés individuelles, dont particulièrement l’égalité successorale, l’homosexualité, la peine capitale etc, Kais Saied a considéré qu’il y a des dossiers beaucoup plus brûlants qui nécessitent un traitement urgent. Pour lui, les débats liés à l’égalité successorale sont stériles et ne sont même pas abordés par le peuple tunisien. Pour lui, il serait plus judicieux d’aborder les problématiques de pauvreté et de famine.
Quand aux droits de la femme, Kais Saied a assuré qu’il n’est pas question de faire marche arrière, ajoutant que les acquis de la femme tunisienne, de l’enfance et de la scène culturelle, sont une ligne rouge à ne pas dépasser.
Pour la question de l’homosexualité, Kais Saied considère que ces minorités sont libres tant qu’ils manifestent leur homosexualité dans les espaces privés loin des espaces publics. Pour lui, il faut protéger les valeurs et les traditions au sein de l’école et des espaces publics.
EN ce qui concerne l’application de son projet électoral lié à la décentralisation, Kais Saied a assuré que son programme dépend de la volonté du pouvoir législatif, à savoir l’Assemblée des Représentants du Peuple.
Il a affirmé que la concrétisation de son projet nécessite dans un premier temps la révision de la quasi-totalité des chapitres de la constitution.
Il a précisé qu’il n’a pas proposé un projet, mais plutôt des mécanismes juridiques en mesure de satisfaire les revendications du peuple tunisien.
En ce qui concerne la question d’incarcération de son rival Nabil Karoui et la question de l’égalité des chances, Kais Saied a affirmé qu’il ne se permet pas de se mêler dans les affaires de la justice ajoutant que sa situation est loin d’être confortable. IL s’est montré étonné de la position de certaines parties qui lui pointent du doigt alors qu’il n’est en aucun cas responsable de cette situation. Il a par ailleurs considéré qu’il n’est pas en situation de force, contrairement à ce qu’on laisse croire, rappelant qu’il ne détient pas de chaîne de télé et d’importants moyens financiers pour mener à bien sa campagne électorale, comme c’est le cas pour son rival.