Kaïs Saïed, nahdhaouis, Front du Salut, Moussi… la Tunisie mérite tellement mieux

Le contexte politique, social et économique est très tendu en Tunisie et ce n'est pas un secret. La journée du samedi 14 janvier 2023 s'annonce visiblement encore plus tendue. Plusieurs composantes de l'opposition ont déjà annoncé la couleur : Front du Salut, Abir Moussi, les alliés des nahdhaouis… Tous ont réitéré leur attachement à la célébration de la "vraie Révolution" du 14 janvier, et non du 17 décembre. Leur objectif : manifester contre le président de la République, Kaïs Saïed, quitte à braver les interdictions qui seront mises en place demain par les pouvoirs locaux.

Kaïs Saïed : le désaveu populaire

Pour sa part, le Chef de l'État s'est offert l'une de ses habituelles promenades ce vendredi 13 janvier 2023. C'était à Bab Bhar, non loin de la Médina, avec un dispositif sécuritaire impressionnant. L'image est si différente de ce que l'on pouvait voir il y a à peine un an. Les bains de foule du président étaient plus "spontanés" et moins rigoureux sur le plan de la sécurité. Le peuple, avant et quelques semaines après le 25 juillet 2021, l'entourait et exprimait son soutien. Ce vendredi, la distance séparant les passants de la "cour présidentielle" est plus importante. Comme si l'on craignait une protestation imprévue de la part de ces passants. Cela traduit la dégringolade de la popularité du président.

Kaïs Saïed sur les traces de ses prédécesseurs

Le président semble avoir atteint un état d'esprit que d'autres dirigeants ont connu avant lui : la peur de la colère populaire qui pousse à interdire toute forme de manifestations et d'expression. Hichem Mechichi, ancien Chef du gouvernement soutenu par les nahdhaouis, a déjà connu ceci, et il est parti. Le terrain est tout aussi glissant pour Kaïs Saïed. S'il avait accepté de regarder la vérité en face, s'il avait accepté d'ouvrir les portes du Palais de Carthage à l'opposition et même à son pire ennemi, Rached Ghannouchi, s'il avait simplement accepté d'écouter et de dialoguer, il aurait pu éviter de se retrouver dans une telle situation.

Une classe politique qui n'a plus rien à vendre

Ennahdha, Front du Salut, Abir Moussi, Hamma Hammami, Courant Démocratique… Cette "opposition" n'a plus rien à vendre. Depuis 2011 et surtout depuis le 25 juillet 2021, elle n'a rien apporté à la Tunisie. Le 14 janvier 2023 est sa seule chance de faire ce qu'elle a toujours su faire : vendre des paroles, critiquer, faire parler d'elle, mais sans proposer la moindre alternative. L'opposition est morte avec Chokri Belaïd, paix à son âme. Pour sa part, Kaïs Saïed ne fait pas mieux. Loin de là. On ne peut dire qu'une seule chose pour résumer : que le Créateur protège notre pays. Il mérite mieux, tellement mieux, surtout une classe politique digne de ce nom, et non des mercenaires et des opportunistes.

Fakhri Khlissa

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