Kaïs Saïed prend les choses en main

Le président de la république Kaïs Saïed n’a pas perdu beaucoup de temps pour se mettre à l’ouvrage.
Le gouvernement proposé par Jemli, et c’était plus que prévisible, a chuté dans la nuit de samedi à dimanche ne réussissant pas à convaincre et obtenir la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple ne bénéficiant que de l’aval de ses commanditaires, Ennahdha et son aile de la Coalition El Karama.
Le revers n’étant  pas encore digéré que Saïed s’est mis à l’ouvrage en recevant Cheikh Rached Ghannouchi avec sa double casquette de président de l’ARP et de chef du parti Ennahdha.
Si pour la première casquette Ghannouchi peut se targuer d’être à la tête d’une institution qui a donné une leçon de démocratie à tous ceux qui doutaient de l’expérience tunisienne, en tant que président du parti, il vient d’essuyer un revers qui risque de coûter assez cher à un mouvement qui pensait avoir une main mise sur la scène politique mais qui, désormais ne peut plus cacher ses fissures qu’il aura du mal à rafistoler.
Le communiqué toujours laconique de l’unité de l’information et de la communication, s’il ne donne aucun détail sur le contenu réel  de la rencontre entre les deux hommes, laisse toutefois comprendre que Kaïs Saïed veut s’en tenir à la constitution dont il faut respecter les règles.
Il sera précisé d’ailleurs que l’audience s’inscrivait dans le cadre des consultations citées par l’article 89 de la constitution activé suite aux résultats du vote de confiance survenu la veille à l’ARP et qui a faussé les calculs d’Ennahdha.
Ce qui est certain, c’est que Saïed veut maintenant gagner du temps sur le temps qui lui est accordé par cette constitution pour former au plus vite un gouvernement qui prendrait en main les destinées du pays.
Ce souci, le Chef de l’Etat l’a exprimé en recevant le candidat malheureux à la primature, Habib Jemli qui, il faut le souligner, aura tout fait pour convaincre de son indépendance et de celle de son équipe vis à vis d’Ennahdha, mais en vain.
Saïed avait souligné lors de cette audience le temps qu’avait pris le processus de formation du gouvernement (environ 60 jours) et l’impact que cela avait eu sur la situation en Tunisie à tous les niveaux.
Les choses sont désormais claires et Saïed sait certainement à quoi s’en tenir s’il veut gagner le temps perdu dans des tergiversations et surenchères qui ont mené à un échec, annoncé faut-il reconnaître.
Saïed détient aujourd’hui les cartes en main, p&as toutes certes, mais de ces cartes dépend le futur proche du pays.

F.B

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