Lors d’un entretien avec la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, Kaïs Saïed a insisté sur la vocation militante des manifestations culturelles « Reconnus à l’échelle mondiale comme espaces de créativité et de défense des causes de la liberté et de la libération, les festivals tunisiens, à l’instar du Festival de Carthage, du Festival international de Hammamet et du Festival de jazz de Tabarka, doivent être ouverts à ceux qui portent une pensée libre et ne doivent pas accueillir ceux dont la seule motivation est de gagner de l’argent, sans égard pour les valeurs humaines », a-t-il affirmé le mercredi 10 juillet.
Une intervention en lien avec la polémique du festival de Carthage ?
Cette intervention n’est pas le fruit hasard : ouverture de la saison estivale oblige, les festivals tunisiens reviennent en force, avec une programmation qui, pour la plupart d’entre eux, a l’ambition de mettre en avant à la fois la culture tunisienne, mais aussi les luttes que mènent le peuple tunisien, à l’instar du combat pour la libération de la Palestine. Pourtant, l’image d’un des plus grands d’entre eux a été ternie par une invitation qui a fait réagir de nombreux internautes et activistes. Le festival international de Carthage, qui se déroulera du 19 juillet au 21 août 2025, avait prévu de faire chanter Hélène Ségara. L’artiste a été épinglée pour son soutien à Israël, en réaction de quoi l’organisation a décidé de retirer son concert de la programmation, en réaffirmant son engament en faveur de la cause palestinienne, dans un communiqué publié le mercredi 10 juillet.
« La culture ne se résume ni à des festivals ni à des expositions temporaires durant quelques jours ou semaines. Chaque manifestation culturelle ou artistique doit s’inscrire dans la défense des causes de la liberté et de la libération, non seulement en Tunisie, mais dans le monde entier », a d’ailleurs ajouté le chef d’Etat mercredi. Si la polémique a eu le temps de dégrader l’image du festival de Carthage, la décision prise va dans le sens des déclarations présidentielles, et marque une volonté de prendre à cœur les aspirations des tunisiens quant au sens que devrait avoir un festival de cette ampleur.