Le démission de Nadia Akecha de la direction du cabinet du président de la République, Kaïs Saïed, a eu l’effet d’une véritable bombe sur la scène nationale. La femme forte du Palais, celle qui tirait toutes les ficelles et qui semblait tout commander, a fini par s’en aller. Qui l’aurait cru ? La véritable raison d’un tel départ reste, pour le moment, un mystère.
Kaïs Saïed fait le vide autour de lui
Dans tous les cas, ce départ – un limogeage selon certains observateurs – souligne à quel point les choses sont devenues compliquées au sein de la présidence de la République. C’est un véritable coup dur pour Kaïs Saïed. Celui-ci semble faire le vide autour de lui. Nous savons déjà qu’il refuse d’écouter ses conseillers. On pensait que Nadia Akecha était la seule à qui il pouvait tendre l’oreille, mais les faits nous ont prouvé le contraire.
Dans le même sillage, selon les bruits des couloirs, un malaise se serait installé au sein de l’équipe du président. Il aurait fini par gagner le gouvernement, du moins certains de ses membres. Ces dereniers auraient exprimé leur volonté de quitter le navire. Est-ce avec Nadia Akecha qu’ils seraient en désaccord ? Avec le président ? Avec l’épouse du président ? Avec la Cheffe du gouvernement ?
Le président n’écoute personne, son équipe multiplie les bourdes
Kaïs Saïed n’écoute personne, et ce n’est pas nouveau. Il communique très peu. Il est accompagné par une équipe de communicants tout aussi avare que lui en informations et qui enchaîne les bourdes. Selon les professionnels des médias, la liberté de la presse est menacé avec lui. Plusieurs observateurs considèrent qu’il a du mal à assurer la gestion de l’État…
Bref, cela en fait des bourdes et des maladresses qu’un Chef de l’État ne doit absolument pas commettre en ces temps difficiles. Le 25 juillet 2021, plusieurs Tunisiens ont repris espoir après 11 ans de souffrance avec Ennahdha. Or, aujourd’hui, ils redécouvrent la dure réalité : rien n’a changé.
Des discours à répétition et des mascarades médiatiques
Avec ses discours et ses sorties médiatiques, le président de la République se comporte comme s’il vivait dans un autre pays, ou sur une autre planète comme il l’avait lui-même affirmé. Sans doute sans le vouloir, il n’a fait que suivre le même chemin emprunté par d’autres (Ennahdha, Nidaa Tounes et les autres forces politiques ayant pris les commandes). Il n’y a rien à dire sur son intégrité et sur sa sincérité. Mais dans un pays comme la Tunisie, il en faut plus, beaucoup plus, pour être capable de traiter les véritables sujets qui préoccupent les Tunisiens.
En tant que président, Kaïs Saïed doit se comporter comme tel et apprendre à écouter
Le président et son entourage sont certainement conscients de la gravité du contexte et du fait que Kaïs Saïed est en train de faire le vide autour de lui. Rien n’est encore perdu. Le Chef de l’État peut encore se rattraper, mais à condition de se comporter en tant que tel et d’endosser, enfin, le costume pour lequel il a été élu. La lutte contre la corruption (Ennahdha et ses tentacules), le terrorisme ou encore la pauvreté sont une priorité.
Seulement, pour mener cette bataille, on n’a pas besoin de discours ou de comportements puérils à la tête de l’État. La Tunisie a besoin d’actions, de patriotisme, de foi, d’unité et de rationalisme. Kaïs Saïed doit prendre conscience de l’importance d’écouter les autres, sans quoi il va se retrouver seul au Palais de Carthage, à essayer de gouverner un pays en ruine, vidé de sa jeunesse et de ses talents.
Fakhri Khlissa