Rien ne semble laisser entrevoir un apaisement entre le président de la République, Kaïs Saïed, et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). C'est le cas, notamment, depuis le refoulement des délégations syndicales étrangères aux frontières tunisiennes. "Malheureusement, aujourd'hui, il y a encore des personnes qui concluent des alliances avec ceux qui veulent échapper à la Justice. Il y a aussi ceux qui appellent des étrangers à manifester en Tunisie – ndlr : référence à l'UGTT -. Ceci est inacceptable. La Tunisie n'est pas une ferme", a lancé Kaïs Saïed.
Il n'a pas manqué de rappeler le rôle qu'a joué l'UGTT dans le passé, notamment en 1977 et 1978, histoire de lancer une pique aux actuels dirigeants de la centrale syndicale. Le Chef de l'État a-t-il sous-entendu que ces derniers ont trahi, en quelque sorte, la véritable vocation de l'UGTT ? "L'Union est libre d'organiser des manifestations, mais elle n'est pas libre d'appeler des étrangers à y participer", a-t-il ajouté.
Il faut rappeler que l'UGTT a très mal vu le refoulement des syndicalistes étrangers par les autorités tunisiennes. C'était le cas du secrétaire général chargé de l'Afrique et de l'Asie du syndicat espagnol. Celui-ci devait se rendre en Tunisie pour participer à un rassemblement organisé par l'UGTT en Tunisie. La centrale syndicale voulait aussi qu'il prenne part à la marche du samedi 4 mars 2023 de Tunis. Elle considère qu'il s'agit "d'une escalade hostile".