Rien ne va plus à Al Massar depuis quelques temps. Le profond fossé qui s’est creusé entre les principaux dirigeants, notamment entre Jounaidi Abdeljawed et Samir Taieb, a annoncé les sinistres craquements d’un parti, longtemps, considéré comme le dernier bastion de la gauche tunisienne voire un rempart politique de l’élite moderniste et progressiste face aux courants obscurantistes et rétrogrades. Un nouveau coup de tonnerre d’une dangerosité extrême vient de frapper le parti et une de ses figures emblématiques Habib Kazdaghli. Ce doyen de la faculté de la Manouba, giflé, il y a quelques années par une étudiante porteuse du niqab. Une gifle qui a transformé Kazdhagli en icône de résistance face au fascisme islamiste, qui tentait de déployer ses ailes et enfoncer ses racines dans l’enceinte universitaire tunisienne. Le gel de l’adhésion de l’universitaire et historien au parti Al Massar en raison de sa nouvelle responsabilité à la tête de la branche de l’Organisation sioniste LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) en Tunisie a éveillé le passé sombre de cette organisation qui défend les intérêts de l’Etat sioniste sous couvert de l’antisémitisme, et a terni aussi l’image autrefois lumineuse de cet intellectuel qui, jusqu’à présent, n’a pas réagi à ce scandale. Slim Loghmani, membre de la Commission sur les libertés individuelles et l’égalité (Colibe), qui a assisté à une réunion consacrée à la création de cette association, s’est expliqué sur le sujet en affirmant qu’il s’est fait avoir et que Kazdaghli, lui-même lui a assuré que cette organisation n’a rien à voir avec la LICRA de l’Etat sioniste et qu’elle est bel et bien une organisation de droit tunisien. « Je découvre après que non seulement les deux associations sont liées, mais qu’en plus l’association tunisienne s’est affiliée à la LICRA », insiste Loghmani. Des propos qui enfoncent encore plus le clou pour Kazdhagli, ce qui explique son silence marmoréen.
Aucune explication, aucune justification jusqu’à présent en dépit de la dangerosité des informations qui pèsent sur lui.
Cette affaire précipite la désagrégation de la gauche et sa déliquescence…au grand bonheur des islamistes qui ne sont pas au dessus de tout reproche, tout le monde sait qu’ils tissent des relations avec des lobbyistes, mais à l’état cabalistique…