Khalil Ghariani : « Changer de gouvernement ne sert à rien »

Intervenant dans Midi Show ce vendredi 1er juin 2018, le membre du bureau exécutif de l’UTICA, Khalil Ghariani, s’est interrogé sur la nécessité d’un remaniement ministériel. « Remanier aujourd’hui ne présente aucun avantage, sachant que nous entamerons des élections dans un an », a-t-il déclaré.
L’Exécutif actuel, selon Khalil Ghariani, a tout de même réussi à ouvrir les dossiers chauds des réformes, mais les choses se sont accumulées. « Ce qu’il faut faire, c’est tracer le chemin à suivre avec le gouvernement dans l’objectif de satisfaire l’intérêt du pays. Changer de gouvernement ne sert à rien », a-t-il soutenu.

La position de l’UTICA est indépendante
Le membre de l’UTICA exclut tout parallélisme entre la position de l’organisation patronale et celles des autres signataires du Pacte de Carthage 2. « Notre position est indépendante. Il peut y avoir des similitudes avec d’autres, mais nous ne nous alignons à personne », a-t-il dit. L’UTICA, par la voix de son président Samir Majoul, appelle à étudier la question du remaniement ministériel sous le patronage du président de la République, Béji Caïd Essebsi. « Nous ne pouvons pas nous présenter pour réclamer le départ du gouvernement. Nous avons nos priorités que nous avons exposées dans le cadre du Pacte de Carthage 2. Nous ne pouvons pas dire [en tant qu’organisation] si tel ou tel gouvernement ou chef du gouvernement ne nous arrange pas. Nous composons avec tous les gouvernements selon leurs approches et leurs orientations », a-t-il encore dit. Ces approches, selon Ghariani, ne doivent pas aller à l’encontre de l’intérêt du pays.

« Les entreprises publiques doivent financer le pays »
Sur la brûlante question de la cession des entreprises publiques, le membre de l’UTICA s’est montré très critique : « qu’y a-t-il à céder dans ces entreprises ? Quelle est leur situation ? C’est la question qu’il faut se poser. De ce fait, une réforme s’impose « , a-t-il lancé.
Commencer par la cession, en effet, constitue une approche négative selon Ghariani. De fait, une entreprise publique constitue « une richesse publique » qui doit « produire de la richesse au profit du pays ». « Une entreprise publique doit financer le pays et ne pas constituer un fardeau. Aujourd’hui, elle constitue, justement un fardeau ! », assure Khalil Ghariani.
Pour l’UTICA, ce ne sont pas les personnes qui comptent dans un gouvernement. L’important est que cet Exécutif suive une approche raisonnable concernant les entreprises publiques, que ce soit avec ou sans Youssef Chahed.
Dans ce contexte, Khalil Ghariani considère que c’est le secteur privé qui supporte les conséquences de la conjoncture économique. « Une véritable vache à lait », a-t-il dit pour qualifier le secteur. « Il faut donner les moyens au secteur privé pour qu’il puisse, au moins, continuer sur cette voie », a-t-il dit.
Concernant les augmentations salariales qui seront négociées avec l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), il affirme qu’elles constituent une charge pour les entreprises. « Elles [les augmentations] n’ont pas résolu la problématique du pouvoir d’achat », a-t-il encore noté, ajoutant qu’une augmentation des salaires doit être accompagnée par une augmentation de la production.

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