Khawla Ben Aïcha dénonce les contrevérités des 5 démissionnaires

5 membre du bloc parlementaire d’Al-Horra de Machrou3 Tounes ont présenté, cette semaine, leur démission, avec à leur tête Sahbi Ben Fredj et Leila Chettaoui. Principales raisons de cette démission selon eux : l’absence de démocratie au sein de Machrou3 Tounes, où Mohsen Marzouk, secrétaire général, serait le seul détenteur du pouvoir décisionnel.
Intervenant sur Jawhara FM vendredi 10 août 2018 dans le cadre d’un droit de réponse à la députée démissionnaire Houda Slim, Khawla Ben Aïcha, jeune députée du bloc Al-Horra de Machrou3, a condamné « les contrevérités » prononcées par les démissionnaires. « Certains font des déclarations sans prévenir et nous sommes, par conséquent, obligés de clarifier la situation. Nous regrettons d’en être arrivés là. Les militants de Machrou3 Tounes ont été indignés par les démissions et par les propos qui ont été formulées », a-t-elle déclaré.

La démocratie au sein du parti est réelle
Au sujet de l’absence de démocratie au sein du parti, Khawla Ben Aïcha a tenu à rappeler que les démissionnaires étaient présents aux réunions sur le retrait du Pacte de Carthage et l’intégration à l’opposition. « Tout le monde était favorable aux décisions du parti, hormis deux membres, et il ne s’agissait pas des démissionnaires actuels. Aucun de ces derniers ne s’était opposé aux décisions du parti. Ces dernières sont toutes prises à l’issue d’un vote et, d’ailleurs, nous avons les preuves », a-t-elle expliqué.
Concernant le vote de confiance accordé au nouveau ministre de l’Intérieur Hichem Fourati, la députée a affirmé que la position du bloc était unifiée, puisqu’il était favorable à l’octroi de sa confiance à Hichem Fourati. Au départ, poursuit-elle, le bloc était contre. Ce sont les 5 démissionnaires qui se sont prononcés pour l’octroi de la confiance à Hichem Fourati. Ils ont même voulu, selon Khawla Ben Aïcha, imposer leur opinion. Le bloc a, de ce fait, décidé d’éviter les conflits en harmonisant sa décision.
« Nous n’avons toujours pas compris la raison pour laquelle les 5 démissionnaires ont publié un communiqué pour annoncer leur vote en faveur de Hichem Fourati, sachant que le bloc a voté en faveur du ministre. Autant lui envoyer un SMS au lieu de passer par les réseaux sociaux ! », a-t-elle lancé, non sans ironie.

Aucune décision n’est prise unilatéralement
D’autre part, la députée a été interrogée sur le soupçon de « dictature » au sein de Machrou3 Tounes, qui serait exercée par Mohsen Marzouk. « Le parti comprend des institutions avec un secrétaire général aux prérogatives limitées. Le bloc parlementaire est représenté dans le tiers des institutions du parti, on ne peut donc pas parler de dictature ou de décisions prises unilatéralement. Il faut rappeler que certains parmi les 5 démissionnaires étaient les plus farouches défenseurs du secrétaire général », a-t-elle déclaré.
Avant le vote de confiance à l’ARP en faveur de Hichem Fourati, poursuit encore Khawla Ben Aïcha, une délégation du bloc parlementaire, accompagnée de Mohsen Marzouk, a rencontré le Chef du gouvernement Youssef Chahed. Mohsen Marzouk a par la suite rencontré le Chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, et il n’a formulé aucun engagement auprès d’eux. « Nous avons demandé des explications à Youssef Chahed au sujet du limogeage de Lotfi Braham, ancien ministre de l’Intérieur, tout en lui recommandant d’éviter la précipitation au sujet d’un éventuel remaniement, le temps de résoudre les problématiques qui divisent la classe politique », a encore souligné la députée.

On a promis à certains des ministères
Les contrevérités constituent le principal point qui dérange le parti selon Khawla Ben Aïccha, au même titre que le timing choisi par les démissionnaires. « Ces démissions n’ont aucun rapport avec le patriotisme et l’intérêt du pays. Il existe plutôt des intérêts personnels à satisfaire, ainsi qu’une volonté de se rapprocher du gouvernement et du pouvoir. On a promis à certains des portefeuilles ministériels », a-t-elle assuré.
Les personnes concernées, souligne-t-elle encore, sont les dernières à être restées auprès de Hafedh Caïd Essebsi à Nidaa Tounes, pour ensuite être renvoyées par ce dernier. Machrou3 Tounes, rappelle Khawla Ben Aïcha, les a pourtant accueillies. « Ces personnes viennent ensuite faire l’éloge d’une déclaration de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et je parle bien de Leila Chettaoui. Les citoyens s’attendaient à beaucoup de choses de sa part lorsqu’elle occupait la présidence de la commission d’enquête sur l’embrigadement des jeunes pour le djihad », a-t-elle déclaré.
Khawla Ben Aïcha a souligné, d’un autre côté, que la démission du bloc parlementaire entraîne automatiquement une démission du parti. Au sujet de la création d’un bloc avec le Chef du gouvernement, elle a estimé que c’était le droit des démissionnaires, rappelant que Machrou3 Tounes a été parmi les premiers partis à avoir appelé à la formation de fronts et de blocs politiques, non pas pour soutenir des personnes, mais pour défendre une politique.
Par ailleurs, la députée a été interpellée sur les élections législatives et présidentielles de 2019. Dans ce contexte, elle a déclaré que le parti poursuit la tenue de réunions régionales, et qu’il s’apprête à entamer les préparatifs des listes électorales en vue des législatives.
Au sujet d’une éventuelle candidature de Mohsen Marzouk aux présidentielles, Khawla Ben Aïcha a indiqué qu’il n’a pas encore exprimé son intention de se présenter. « Il est possible de former une coalition, car nous avons toujours appelé à l’unité. C’est le bureau central du parti qui va trancher », a-t-elle ajouté.

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