L’Algérie s’apprête à faire son entrée dans l’ère de la 5G. Le ministre des Postes et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a confirmé ce lundi 14 avril le déploiement des réseaux mobiles de cinquième génération pour le second semestre 2025. Une annonce faite sur les ondes de la radio Chaîne 3, où le ministre a tenu à rassurer : « L’Algérie n’est pas en retard par rapport au déploiement mondial de cette technologie ».
Une technologie qui attend son heure
Contrairement à la 4G, dont le déploiement avait été rapide, la 5G nécessite un écosystème bien particulier. « Elle a besoin de tout un environnement : une batterie de textes réglementaires, de bandes de fréquences, une expérience d’utilisateurs inédite », a précisé M. Zerrouki. Surtout, son utilité dépasse largement le simple surf sur YouTube ou le streaming. « Elle est conçue pour le machine to machine, répondant aux besoins de l’industrie 4.0, de la chirurgie ou de l’éducation », des domaines où la latence réduite fait toute la différence.
Le lancement de la 5G a été discuté lors du dernier Conseil des ministres, présidé le 7 avril par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a demandé un « approfondissement global des études » pour garantir une intégration efficace, tant sur le plan technologique que financier. L’objectif ? Un impact positif sur l’économie nationale et des services optimisés pour les citoyens.
Un internet pour tous
L’Algérie accélère simultanément son maillage en fibre optique, avec déjà 265 mille kilomètres de câbles déployés, auxquels s’ajoutent les réseaux de Sonatrach et de la SNTF. Annaba et Constantine sont entièrement fibrées, Alger atteint 92% de couverture. « Dans deux ans, nous serons obligés d’éteindre le cuivre », a annoncé le ministre, tout en reconnaissant un défi majeur : convaincre les utilisateurs d’adopter la fibre, notamment dans les zones reculées où les équipes techniques peinent parfois à intervenir.
Au-delà de la 5G, le gouvernement mise sur un accès équitable au haut débit. « L’Etat a mis le paquet pour rendre accessible l’internet à tous les Algériens, même dans les régions les plus reculées », a insisté M. Zerrouki, citant des villages isolés d’Adrar et de Tamanrasset déjà connectés. Une avancée qui, selon lui, place l’Algérie en avance sur de nombreux pays africains et européens.
Reste à voir si le calendrier sera tenu. Entre études techniques, réglementation et adoption par les utilisateurs, la route vers la 5G semble encore longue, mais le cap est désormais fixé.