Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD) à l’issue d’un scrutin en trois tours. Il a obtenu 76,18 % des voix, devançant nettement son principal concurrent, le Zambien Samuel Munzele Maimbo, qui a recueilli 20,26 %. Le Sénégalais Amadou Hott arrive loin derrière avec 3,55 %. Cette élection marque la fin du mandat du Nigérian Akinwumi Adesina, qui a dirigé l’institution pendant dix ans.
Sidi Ould Tah, ancien président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), bénéficie d’une expérience reconnue en matière de financement de projets structurants. Son élection repose en partie sur des réalisations concrètes soutenues par la BAD, comme la construction de la plus grande station d’épuration d’Afrique à Gabal el Asfar en Égypte, ou encore le pont reliant le Sénégal et la Gambie. D’autres projets, tels que l’extension du port de Lomé au Togo, des programmes d’assainissement au Lesotho et des initiatives d’électrification au Kenya, ont également contribué à asseoir la crédibilité de l’institution.
Le prêteur multilatéral dispose d’un capital souscrit qui est passé de 93 à 318 milliards de dollars sous la présidence d’Adesina. Cette croissance place la banque dans une position forte, mais elle devra faire face à des enjeux majeurs, notamment la gestion de la dette africaine, les transitions énergétiques et les crises alimentaires. Le nouveau président devra concilier stabilité financière et réponse aux besoins urgents des États membres.
Dans son discours, Sidi Ould Tah a souligné sa conscience des responsabilités qui lui incombent. Son élection reflète une volonté de continuité dans la gestion de la BAD, tout en tenant compte des attentes des pays africains en matière de développement économique et social.