La crise économique au Liban se poursuit, et la population est de plus en plus durement touchée. Plus des trois quarts des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, selon les Nations unies. La Banque mondiale (BM) a annoncé qu’elle suspendait le financement du programme Aman, un programme de filet de sécurité sociale d’urgence qui bénéficiait à 93.500 familles. La BM avait conditionné le versement des fonds à l’adoption sans modification de l’accord de prêt par le Parlement libanais. Or, ce dernier a ajouté une phrase qui a provoqué le rejet de la BM.
La suspension d’aides décidée malgré une conjoncture délétère
L’une des principales aides internationales au Liban est le programme Aman, également appelé Programme de filet de sécurité sociale d’urgence. Ce programme, financé par la Banque mondiale, a été lancé en septembre 2021 pour venir en aide aux familles les plus pauvres du pays. Il a permis à 93.500 familles de bénéficier d’une allocation mensuelle de 25 dollars par famille, auxquels s’ajoutent 20 dollars par mois pour chaque membre de la famille.
La suspension du programme Aman s’explique par l’ajout du Parlement d’une condition à l’accord de prêt qui dispose que « cet accord sera exécuté sur base d’un mécanisme que mettra en place le Conseil des ministres ». Cette phrase a été rejetée par le prêteur multilatéral, qui juge qu’elle porte atteinte à son indépendance.
Réduction des dons internationaux
La réduction des aides internationales au Liban ne se limite pas au programme Aman. Les États donateurs, qui avaient prévu d’offrir un montant de 147 millions de dollars pour 2024 dans le cadre du Programme d’aide aux personnes les plus vulnérables, ont annoncé qu’ils ne verseraient finalement que 33,3 millions de dollars. L’échaudage des aides internationales est également alimenté par une conjoncture mondiale tendue. Les États donateurs sont confrontés à des contraintes budgétaires et doivent prioriser leurs aides.
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