La Banque mondiale vient de publier ses dernières prévisions économiques pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), et les nouvelles ne sont pas très réjouissantes pour la Tunisie.
La Tunisie devrait connaître une croissance de son Produit Intérieur Brut (PIB) de 1,2% en 2024, un chiffre bien en deçà des 2,4% initialement anticipés. C’est ce que révèle le rapport « Croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». La révision à la baisse s’explique notamment par les répercussions persistantes de la sécheresse qui a frappé le secteur agricole tunisien.
Après quatre années consécutives de précipitations inférieures à la normale, l’agriculture tunisienne peine à se relever. Les conséquences se font sentir sur la production agricole et, par ricochet, sur l’inflation des prix alimentaires. En effet, la réduction de la production locale, couplée à un resserrement des conditions financières internationales, a poussé les prix à la hausse.
Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique, l’inflation en Tunisie s’élevait à 6,7% en septembre 2024. Bien qu’en légère baisse par rapport à l’année précédente, ce taux reste élevé et pèse sur le pouvoir d’achat des ménages.
Si la Tunisie n’est pas la seule à connaître des difficultés, la région MENA dans son ensemble fait face à un contexte économique fragile. Les incertitudes liées aux conflits régionaux et les chocs externes, comme la guerre en Ukraine, viennent assombrir les perspectives de croissance.
Le Maroc, par exemple, devrait voir sa croissance ralentir en raison de la sécheresse, tandis que le pays le plus peuplé du monde arabe, l’Égypte, est confrontée à des défis liés à la faiblesse de l’activité manufacturière et aux restrictions à l’importation. Dans les détails, la croissance du PIB égyptien devrait passer de 3,8% en 2023 à 2,5% en 2024. Cette baisse est principalement due à la faiblesse de l’activité manufacturière, des restrictions à l’importation, d’un ralentissement des opérations d’extraction de gaz et d’une réduction des expéditions par le canal de Suez.
Pour le Maroc, la croissance du PIB réel devrait connaître une décélération, passant de 3,4% en 2023 à 2,9% en 2024. Cette baisse est attribuée à la contraction du secteur agricole, conséquence d’une sécheresse prolongée.
Pour relancer l’économie tunisienne, il sera essentiel de mettre en œuvre des réformes structurelles visant à diversifier l’économie, à améliorer le climat des affaires et à renforcer les institutions. La lutte contre la corruption et la promotion de l’investissement privé sont également des enjeux majeurs.
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