Sans surprise, la réunion périodique du Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), datant du mercredi 27 mai 2020, a porté sur la conjoncture économique caractérisée par l’impact de la crise sanitaire du COVID-19 (SARS-CoV-2). Les principaux indicateurs monétaires – inflation, réserves en devises – ont été examinés par l’institution d’émissions. A l’issue de la réunion et suite à cet examen, il a été décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 6,75%.
Dans son communiqué, le Conseil d’Administration de la BCT a rappelé que des secteurs spécifiques ont été impactés par la crise sanitaire, notamment ceux qui sont orientés vers l’exportation : industrie mécanique et électrique, textile, habillement, chaussures et cuir. Idem pour le tourisme qui a été très touché. Cette morosité a inévitablement impacté le climat des affaires et la consommation. Toutefois, lit-on encore dans le communiqué, on devrait s’attendre à une amélioration de l’activité économique pour la période à venir, notamment en raison de la reprise des activités liées au dé-confinement progressif et ciblé.
D’autre part, l’institution d’émissions a rappelé l’importance de la hausse des prix en Tunisie. De fait l’inflation atteint 6,3% en glissement annuel en avril 2020 contre 6,2% en mars 202. Et pour cause : la hausse des prix des produits alimentaires. Celle-ci s’explique par la hausse de la demande et par les perturbations ayant marqué les circuits de distribution durant la période du confinement, ce qui est donc impacté l’offre. Ajouté à cela la demande execptionnelle qui marque le Saint Ramadan.
La nécessité de la reprise des activités des secteurs exportateurs
Le Conseil d’Administration s’est aussi penché sur la réduction du déficit courant de l’État durant les 4 premiers mois de 2020 : 2,8% du PIB contre 3,6% pour la même période un an plus tôt. Ceci s’explique par la baisse relative du déficit commercial durant cette même période. Toutefois, l’économie tunisienne a dû faire face à la baisse des recettes touristiques et des revenus du travail à cause de la crise sanitaire.
Dans ce même contexte, les entrées nettes en capitaux extérieurs ont, tout de même, permis de couvrir le déficit courant, consolidant ainsi les avoirs nets en devises : 134 d’importations au 26 mai 2020 (21,724 milliards de dinars), contre 74 jours d’importations durant la même période en 2019 (13,139 milliards de dinars).
Il est important, de ce fait, de mettre l’accent sur la reprise des activités des secteurs exportateurs de l’économie tunisienne : phosphates et ses dérivés et l’énergie. Il faut, aussi, tenir compte de la baisse significative des recettes touristiques à cause de la crise sanitaire.
La situation, apprend-on encore, fera l’objet d’un suivi permanent de la part de la BCT, notamment en ce qui concerne le COVID-19 et son impact sur les performances économiques. La BCT a aussi rappelé avoir mis en place un nouveau mécanisme permettant aux banques d’emprunter davantage aux entreprises impactées par la crise.