Aujourd’hui, de nombreuses questions se posent sur la cigarette électronique car celle-ci séduit de plus en plus. Les vapoteurs deviennent nombreux et on compte près de 40.000 vapoteurs en Tunisie. Le marché croit à deux chiffres. La cigarette électronique est-elle dangereuse pour la santé ?
Actuellement personne ne détient la vérité. La chose dont les médecins sont sûrs, c’est qu’elle est moins néfaste pour la santé que la cigarette conventionnelle. Mais le débat sanitaire continuera jusqu’à connaitre la vraie identité de la cigarette électronique. Bien qu’elle soit inventée il y a plus de 10 ans, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas encore dit son dernier mot.
Pas plus tard que la semaine dernière, une cinquantaine de tabacologues, cancérologues, spécialistes en addictions et professionnels de la santé de pays occidentaux appellent Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, à «libérer le potentiel» des cigarettes électroniques. Ceux-ci pensent qu’au lieu d’encourager la cigarette électronique, l’OMS cherche à la réprimer et appellent celle-ci à mettre en place une réglementation adaptée à leur usage. Il n’existe non plus aucune réglementation sur le commerce de la cigarette électronique au niveau de l’Organisation mondiale de commerce.
La cigarette électronique, devant un vide juridique
La cigarette électronique serait le premier produit à s’introduire sur le marché tunisien, sans aucune mesure réglementaire bien définie. Parce que c’est un marché convoité qui croit à deux chiffres, la cigarette électronique suscite le débat. Donc place aux interprétations de tous bords. Devant la baisse de la consommation de la cigarette conventionnelle, due à la cigarette électronique, l’industrie du tabac est menacée. La raison pour laquelle une guerre serait lancée par le lobby du tabac contre la cigarette électronique. Cette guerre aurait commencé par véhiculer de fausses informations sur la cigarette électronique, mettant en garde le consommateur.
En même temps, la Régie nationale du tabac et des allumettes (RNTA) a présenté au gouvernement, un projet de loi favorisant le monopole de celle-ci sur la commercialisation de la cigarette électronique. Selon la RNTA, cette décision est indispensable pour combattre le marché parallèle. Mais la RNTA, a-t-elle d’abord mis fin au marché parallèle de la cigarette électronique qui coûte à l’État des millions de dinars ?
Pour se défendre, les professionnels de la cigarette électronique en Tunisie se sont unis pour construire le groupement des professionnels de la cigarette électronique (GPCE). Étant officiellement reconnu, le GPCE a organisé une conférence sur la cigarette en tant que meilleure alternative pour arrêter de fumer. Selon le GPCE, les six millions de décès attribuables au tabac proviennent du goudron et de gaz toxiques inexistants dans les cigarettes électroniques.
Professeur Sonia Maalej, pneumologue, soutient qu’on a besoin de plus de recul pour prononcer définitivement sur la cigarette électronique. Ceci étant dit la pneumologue admet que la cigarette électronique peut aider le fumeur à arrêter de fumer. En même temps, cette cigarette électronique ne doit pas être utilisée sur le long terme car on ne sait pas encore ses effets sur la santé. Elle ajoute que la cigarette électronique ne doit pas surtout favoriser l’entrée des jeunes non fumeurs dans le tabagisme.
Quant à l’e-liquide, nous avons même des producteurs tunisiens. Il s’agit de M. Mohamed Jamal, biologiste et pharmacien qui a conçu, un e-liquide 100% tunisien. Il disait qu’il ne mettra jamais en péril son métier de pharmacien pour un produit nocif pour la santé. Il n’utilise que des produits alimentaires et pharmaceutiques accompagnés toujours de certificat de conformité.
Le GPCE rappelle que le secteur de la cigarette électronique est un secteur porteur qui peut générer des milliers d’emplois et aider ainsi à résorber le chômage en Tunisie. Il existe aujourd’hui, 25 sociétés opérant dans le domaine, employant plus de 1300 emplois directs et indirects. Devant l’engouement sur la cigarette électronique et en absence d’études définitives et fiables sur son impact sur la santé, celle-ci a un grand avenir devant elle.
Najeh Jaoaudi