C’est un verdict qui risque d’attiser les tensions dans le corps médical, déjà en grève – hormis les services d’urgence – ce mardi 22 mars : le médecin anesthésiste, Slim Hamrouni a été condamné à un an de prison par le Tribunal de première instance de Gabès. Le technicien de santé, pour sa part, a écopé de 6 mois de prison.
La défense, par la voix de l’avocat de Slim Hamrouni, s’est dite étonnée de « la sévérité d’un tel jugement ». « Ce qui est reproché au médecin n’est pas prouvé par le dossier et les données prouvent son innocence », a déclaré l’avocat.
Rappelons que les grèves des médecins vont se poursuivre jusqu’au 23 mars courant. Une protestation initiée par le corps médical pour réclamer la mise en place d’un cadre légal adéquat pour la responsabilité médicale. Les différents syndicats des médecins ont plus d’une fois appelé le ministère de la Santé à se pencher sur la question.
Récemment, histoire de calmer le jeu, le ministère a assuré, par la voix de Nabiha Falfoul, directrice générale de la Santé, qu’il travaille actuellement sur le statut particulier des médecins. Une fois finalisé, il devrait être présenté à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) pour adoption.
Colère des syndicats
Toutefois, les efforts du ministère de calmer les esprits risquent d’être mis à mal par le verdict du Tribunal de première Instance de Gabès. La réaction du syndicat des médecins spécialistes ne s’est pas faite attendre. Son secrétaire général, Faouzi Charfi, a fait part du mécontentement et de la colère provoqués par le verdict. « Notre collègue n’a pas profité des garanties d’un jugement équitable. C’est une décision prête à l’avance », a-t-il déclaré sur les ondes de Shems FM. Ainsi, selon Faouzi Charfi, une réunion extraordinaire sera organisée au siège de la faculté de médecine de Tunis, le 23 mars 2017, afin de réfléchir à d’autres formes de protestation.