La CONECT lance une consultation nationale sur la transition énergétique

Le Groupement Professionnel des Énergies Renouvelables (GPER) de la CONECT a organisé hier mardi 30 janvier une consultation nationale sur la transition énergétique. Cette consultation se poursuivra jusqu’au 22 février 2022 et verra la participation de nombreux acteurs du secteur énergétique tunisien ainsi que des représentants de différentes régions, afin de discuter et de formuler des recommandations stratégiques en matière de transition énergétique.
Moez Aziza, président du GPER a précisé que l’objectif principal de cette consultation nationale est de faire participer les acteurs économiques, les chercheurs, et tous les partis concernés par les énergies renouvelables en Tunisie, afin de mener des études et d’avoir une meilleure vision pour les dix prochaines années à venir.
La transition énergétique désigne l’ensemble des transformations du système de production, de distribution et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire dans le but de le rendre plus écologique. L’objectif de cette initiative est donc de contribuer aux efforts du gouvernement dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de transition énergétique et notamment l’objectif national de porter la part des énergies renouvelables à 35 % de la capacité de production électrique d’ici 2030.
La situation énergétique inquiétante 
En effet, avant d’envisager l’avenir et de formuler des solutions, il est essentiel de pleinement prendre conscience des défis énergétiques auxquels fait face la Tunisie en 2024.

Selon Chakib Ben Mustapha, expert en développement économique, la Tunisie requiert non seulement une stratégie énergétique bien conçue, mais surtout une stratégie pragmatique et applicable. Il ajoute que “la nomination d’un secrétaire d’État chargé de la transition énergétique au cours de la semaine dernière témoigne de l’engagement de l’État envers cette problématique. Cela montre que l’Etat prend désormais conscience de l’écart entre la stratégie élaborée et les actions concrètes sur le terrain.”
En effet, la Tunisie est encore très loin des objectifs qu’elle s’est fixés en matière de transition écologique.
Pour l’expert en énergies renouvelables Abdellatif Ben Hammouda : “La Tunisie, qui prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 35 % de la capacité de production électrique d’ici 2030, n’a atteint que 3% en 2023.

L’expert précise que la transition énergétique doit être accélérée, car “les ressources comme le gaz commenceront à s’épuiser d’ici 2027.
De nombreux projets doivent également être revus, car ils sont jugés irréalisables en raison de l’évolution constante du climat. L’exemple du projet de la STEG, qui prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique à Oued el Mellah à Tabarka, ne verra probablement jamais le jour à cause du stress hydrique que connaît la Tunisie depuis un certain nombre d’années.
Seul le projet de raccordement électrique avec l’Italie semble être sur la bonne voie. Le projet Elmed prévoit la construction d’un câble sous-marin de près de 230 km, offrant une connexion de 600 MW entre la Tunisie et la Sicile.
Le financement reste aussi un problème de taille. En effet, le coût des différents projets qui permettront à la Tunisie d’effectuer sa transition énergétique est estimé à 55 milliards de dinars. Pour rappel, les impayés de la STEG s’élèvent à 4 milliards de dinars.
La fuite des compétences tunisiennes vers l’étranger pose aussi problème. De nombreux ingénieurs et techniciens font le choix de quitter le pays à la recherche de meilleures conditions de vie. Mais le secteur énergétique, qui manque déjà cruellement de bras, ne peut se permettre de telles pertes.

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