Cette réunion a donné lieu à un débat sur le climat des affaires et les opportunités d’investissement ainsi que sur la promotion du développement dans les régions et la loi de Finances complémentaire. Il y a lieu de constater qu’à travers la richesse et la diversité des actions entreprises, la CONECT est en train de monter en puissance et en gamme et devient une organisation de grande envergure.
CONECT : un plan d’action ambitieux pour 2014
C’est Mme Monia Saïdi, vice-présidente, qui a présenté le plan d’action 2014 de la CONECT. La projection d’un film a retracé les principales activités de la CONECT en 2013, création de représentations régionales, organisation du premier congrès national, organisation d’actions thématiques transversales ou bien sectorielles comme le financement de l’entreprise, la formation, le port de Radès.
La CONECT a organisé des actions à l’international et a noué des accords de partenariat avec des patronats étrangers. Deux actions spécifiques ont été également menées par la CONECT, la promotion de la responsabilité sociétale de l’entreprise et l’organisation du premier salon JOB Conect qui a réuni chefs d’entreprises et diplômés de l’enseignement supérieur et a permis la création de 100 emplois.
Pour 2014, le plan d’action présenté est très riche et a été élaboré selon une démarche participative avec les bureaux régionaux. Des actions thématiques transversales et d’autres sectorielles sont prévues, promotion des investissements, formations, financements de l’entreprise, tourisme alternatif, énergies renouvelables.
Les rencontres internationales en relation avec les patronats étrangers se poursuivront avec le Niger, la Cote d’Ivoire, le Sénégal, la Libye, l’Égypte et l’Allemagne. Il est prévu l’organisation du deuxième salon JOB CONECT avec des JOB CONECT régionaux et la création du label RSE.
Des actions sont en cours, sponsorisées et menées avec des partenaires extérieurs. Une enquête sur la demande d’emploi avec l’ONUDI qui cible trois régions intérieures et le Grand-Tunis avec pour objectif 700 réponses en vue d’une stratégie de création d’emplois.
Avec la fondation italienne Carlo Gnocchi, il s’agit cette fois de créer des opportunités d’intégration sociale et professionnelle pour jeunes handicapés. C’est le projet Ed.in-place. Il s’agit d’identifier les intentions de recrutement des entreprises dans le cadre d’une stratégie de RSE avec formation de formateurs et d’accompagnateurs. Avec Swiss Contact et l’Agence de développement suisse, des programmes de formation ont été mis en place à l’intention des jeunes promoteurs d’entreprises. Avec d’autres partenaires, 200 porteurs d’entreprises seront coachés.
Lutter contre le fléau de l’économie parallèle
un débat a été engagé par M. Tarek Cherif avec les journalistes. La proportion prise par l’économie parallèle, soit 40% de l’ensemble de l’économie du pays, constitue un fléau majeur qui pousse à l’indignation puisque les autorités publiques ne réagissent pas, alors que cette activité constitue une évasion fiscale et une concurrence déloyale qui ruine l’économie réelle et prive le budget de l’État de ressources fiscales importantes.
La Douane, le contrôle économique et les services de sécurité ne sévissent pas, ou si peu, vis-à-vis des produits de contrebande qui envahissent les marchés et les rues de nos villes.
Réhabiliter la valeur travail
Ayant constaté une grande démobilisation un peu partout dans le pays, dans les administrations et les régions, le président de la CONECT a appelé à la réhabilitation de la valeur travail. Il est plus judicieux pour les pouvoirs publics de financer l’emploi des jeunes plutôt que d’octroyer 200 D par mois de subvention aux jeunes qui fréquentent les cafés à longueur de journée. La désaffection des Tunisiens vis-à-vis du travail avec conscience et responsabilité, que ce soit dans les villes ou les campagnes, nous interpelle tous. Il est urgent de remettre les Tunisiens au travail et de réhabiliter la valeur travail.
Promouvoir l’investissement dans les régions
Le président de la CONECT a attiré l’attention de l’assistance sur la dégradation de la situation économique et sociale dans les régions intérieures du pays et sur la nécessité pour les pouvoirs publics de favoriser l’investissement dans les régions. L’État devrait prendre en charge les cotisations sociales durant dix ans pour les entreprises économiques qui s’implantent dans les régions intérieures du pays pour favoriser le recrutement des jeunes.
M. Chérif a fait remarquer à l’assistance qu’il n’y a pas de banque de développement en Tunisie à l’exception de la BFPME, pour accorder des financements à moyen et long termes, ce qui constitue un handicap. Notre système bancaire public a besoin d’être recapitalisé à concurrence de 2 à 3 milliards de dinars pour favoriser l’investissement dans le pays.
Par ailleurs, il y a un réel besoin de mettre en place un partenariat public-privé afin de donner une véritable impulsion au processus de développement des régions défavorisées.
La défaillance logistique, talon d’Achille de l’économie
Le potentiel de production de notre économie, notamment dans l’industrie, n’est exploité qu’à concurrence de 60% de sa capacité, ce qui constitue un manque à gagner important.
Le coût de la logistique est trop élevé en Tunisie, ce qui réduit la compétitivité des entreprises. L’étude réalisée par la CONECT sur le port de Radès a mis en évidence toutes les carences et les lacunes qui entravent les opérations d’exportation et d’importation. Or l’exportation crée de la valeur.
Mettre fin au scandale de l’injustice fiscale
Le président de la CONECT a exprimé son étonnement de voir perdurer les disparités scandaleuses de l’injustice fiscale. En effet, 395.000 forfaitaires qui ont des revenus appréciables ne contribuent qu’à hauteur de 0,01% aux recettes fiscales de l’État, alors que 20% des entreprises économiques contribuent pour 80% aux recettes fiscales. Il est ainsi impératif d’élargir l’assiette fiscale.
Ridha Lahmar
Urgence d’une feuille de route économique
M. Tarek Chérif suggère au gouvernement de Mehdi Jomâa d’adopter en urgence une feuille de route économique comportant les priorités à accorder pour sauver l’économie tunisienne.
Il s’agit d’établir un ordre de priorités parmi les urgences économiques qui se posent et qui méritent des solutions, si l’on veut relancer l’économie du pays et le processus de croissance, car la situation s’est dégradée au bout de trois années de perturbations politiques et sociales.