En proie à des tensions sociales infernales, la Compagnie des Phosphates Gafsa (CPG) traverse une très mauvaise passe. D’après le secrétaire général de la Fédération Générale des Phosphates, Hassen Issaoui, l’entreprise a été obligée d’emprunter de l’argent auprès des banques afin de verser les salaires des deux derniers mois, à savoir janvier et février 2019.
Plus grave encore : selon le syndicaliste, la CPG a été incapable, pour la première fois, de verser les prestations sociales pour le compte de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Il faut rappeler que la CPG subit de plein fouet des grèves et des sit-in à tout-va depuis 2011. Les sites de production ont mis à l’arrêt par ces manifestations. Les derniers mouvements sociaux ont été entamés par les 1500 agents de la société tunisienne de transport des produits miniers (STTPM) qui ont observé un sit-in ayant duré plusieurs jours. Ils ont, de ce fait, « réussi » à bloquer l’activité des unités de production des phosphates de la CPG.
Les conséquences sont prévisibles : 3,9 millions d tonnes de phosphates ont été produits en 2017, alors que le gouvernement avait talé pour 6 millions de tonnes. A titre de comparaison, 8 millions de tonnes ont été produits en 2010. Au niveau financier, la CPG a accusé une perte nette de 130 MDT en 2018. En 2017, cette perte était de 129 MDT.