Le cours du pétrole s’est littéralement effondré non seulement depuis le déclenchement de la crise du coronavirus, mais surtout depuis le déclenchement de la guerre des prix qui oppose les puissances pétrolières. Aujourd’hui, le baril de Brent atteint, environ, 33.89 dollars. Du jamais vu depuis plusieurs années.
Cette dégringolade des prix profitera-t-elle à la Tunisie ? Rappelons que la loi de Finances 2020 a été conçue sur la base d’un baril de pétrole à 65 dollars. Selon le nouveau ministre des Finances, Mohamed Nizar Biich, la Tunisie va effectivement profiter de la baisse vertigineuse des prix de l’or noir. De fait, explique-t-il dans une déclaration accordée à l’agence TAP, les subventions du carburant devraient peser moins lourd sur les caisses de l’État.
Il faut rappeler que le montant de ces subventions a été fixé à 1,88 milliard de dinars pour 2020, ce qui représente 45% du budget total destiné à la compensation – 4,18 milliards de dinars -. Autre élément à souligner : la Tunisie importe près de 40% de ses besoins énergétiques. Par conséquent, nul doute que la chute des prix du pétrole aurait un impact sur l’économie. Assez pour faire baisser les prix à la pompe ? C’est la question qui se pose. De fait, ces derniers, malgré les fluctuations du cours de l’or noir, n’ont pas baissé d’un seul millime.
Aux origines de la crise pétrolière
A titre d’information, c’est essentiellement la guerre des prix qui a provoqué la baisse vertigineuse des prix du pétrole. L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont tous les deux décidé de laisser libre cours « au robinet ». Idem pour la Russie, second producteur mondial. Saudi Aramco a décidé d’élever sa capacité de production à 13 millions de barils par jour. Le Royaume wahhabite produisait, en moyenne, quelque 9,8 millions de barils par jour en 2019.
Mais pourquoi cette décision ? En fait, l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs et Producteurs du Pétrole) s’était mise d’accord avec la Russie et les autres producteurs en vue de faire baisser la production de l’or noir afin de stimuler la hausse des prix, ce qui permettra de rééquilibrer le marché. Mais Moscou ne l’entendait pas de cette oreille. Vladimir Poutine, président russe, s’est ravisé et a plutôt décidé de booster la production de son pays. De ce fait, la réaction des poids lourds de l’OPEP était immédiate, comme l’a d’ailleurs vue : inonder le marché. Qui sortira vainqueur de ce bras de fer ? Le temps nous le dira.