A Davos, le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, a voulu faire la promotion de la Tunisie et il y est arrivé d’une certaine façon avec l’obtention de la promesse d’aide de l’UE de 305 millions d’euros. Pourtant, l’une de ses déclarations est pourtant très mal passée lors de son speech devant les investisseurs et les dirigeants du monde entier : « les gens ne comprennent pas forcément ce que c’est la liberté et la démocratie, notamment après avoir vécu plusieurs années sous des régimes autoritaires », a-t-il déclaré.
Il évoquait, à titre d’information, la conjoncture économique difficile marquée par le ralentissement de la production dans plusieurs secteurs, à l’instar des phosphates et du pétrole. Pour le Chef du gouvernement, le manque de compréhension de la liberté et de la démocratie peut expliquer ces ralentissements.
En toute objectivité, loin des interprétations hasardeuses, Youssef Chahed n’est pas dans l’erreur. Depuis 2011, les sit-in et les manifestations à répétition ont effectivement mis à mal plusieurs secteurs industriels, et c’est sans compter l’éducation à cause d’un abus flagrant du droit à la grève et de l’incompréhension de la liberté qu’il faut plutôt assimiler à la responsabilité. Or, en tant que Chef du gouvernement en déplacement à l’étranger, Youssef Chahed aurait pu s’abstenir de faire une déclaration qui constitue une erreur de communication assez grave. Quel message envoie-t-il aux partenaires de la Tunisie ? « Venez investir chez nous, sachant que les gens ne comprennent pas la liberté et la démocratie » ? C’est en quelque qu’on fait de sa déclaration, ce qui ne sert pas forcément l’image de la Tunisie.