Le transfert de fonds des émigrés pour leurs pays avoisine les 2,3 milliards de dollars par an dont 1,1 milliard de dinars est destiné à la Tunisie. Ce transfert non négligeable des Tunisiens à l’étranger représente 5% du PIB et 29% de l’épargne nationale. Plus encore c’est la quatrième source en devises du pays. Mais cette somme demeure inférieure au vrai potentiel. Le nombre de Tunisiens vivant à l’étranger est estimé actuellement, à 1,2 million. Cette diaspora est composée notamment de 40% d’ouvriers, 20 % d’étudiants et 11% de cadres et fonctions libérales. Encore en termes de chiffres nous avons 100 000 compétences et 8400 compétences de très haut niveau à l’étranger. Comment en tirer plus d’avantages de cette diaspora au profit de la Tunisie ?
La Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) a essayé de répondre à cette question à travers l’organisation d’un séminaire intitulé « nouveaux contextes, nouvelles perspectives d’investissement pour la Diaspora tunisienne ». Tout d’abord il faut que cette diaspora sache qu’il fait bon d’investir en Tunisie aujourd’hui. Mais les défaillances sur le marché tunisien existent toujours selon Yassine Ibrahim. le député fraichement élu au parlement tunisien qui regrette une économie protectionniste et pas assez libéralisée pour attirer les investissements. Pendant que des pays concurrents voisins profitent de sa diaspora grâce à l’Open sky, les Tunisiens à l’étranger quant à eux ne visitent la Tunisie qu’une ou deux fois par an. Quand on rentre plus souvent chez soi, l’idée d’investir devient facile. En effet l’économie bouge quand les mouvements de personnes est fluide. Yassine Brahim se demande à quand l’Open sky. Tarek Chérif avait un avis plus optimiste et a présenté les différents moyens mis à la disposition de la diaspora pour venir en Tunisie et investir. Pour Tarek Chérif pour attirer cette diaspora, il faut faciliter le contact entre les investisseurs, les institutions publiques tunisiennes concernées par le développement des TPE/PME et les structures de promotion des investissements, d’encadrement et appui. Le président de la CONECT, Tarek Chérif a rappelé que dans le cadre du projet européen DiaMed (la migration, la formation et l’accompagnement au service de l’emploi et du développement local), une dizaine d’investisseurs tunisiens résidant en Europe ont été sélectionnés. Ils bénéficient actuellement, d’un accompagnement personnalisé assuré par la CONECT et l’Agence de l’entrepreneuriat en Méditerranée ACIM pour créer leur entreprise en Tunisie. Le projet DiaMed doté d’un budget de près de 5,9 millions de dinars (2.3 millions d’euros) sur trois ans vise à soutenir la création d’emplois et d’activités dans les pays du Maghreb.
Actuellement la diaspora tunisienne a permis de lancer environ 10 mille projets d’un investissement de 330 millions de dinars en Tunisie créant ainsi 40 mille emplois. Cela dit sur 100 idées de projets six voient le jour. Le taux de survie de ces projets est de trois ans seulement. Pour mieux accompagner ces startups, le ministère de l’Industrie a créé le projet Twensa Invest fiancé par GIZ et la coopération tuniso-suisse. L’objectif est d’accompagner 50 projets de la diaspora tunisienne en Tunisie. il s’agit de projets orientés vers les secteurs à forte valeur ajoutée.
N.J