L’événement était d’importance dans la mesure où il concernait notre diplomatie. La rencontre entre le ministre des AE et des dirigeants et responsables des principaux médias audiovisuels, de la presse écrite et électroniques, était une première, certes, mais ouvrait de nouveaux horizons dans les relations entre les deux parties. A souligner, toutefois la franchise avec laquelle le ministre s’est adressé à l’assistance et la sincérité avec laquelle il a répondu à toutes les questions.
Un nouveau visage de la diplomatie tunisienne qui ne reconnaît aucun tabou et n’a rien à cacher et qui rompt avec les anciens codes, particulièrement celles adoptées lors des trois années ayant précédé sa nomination. Pour preuve d’un changement radical dans la méthode de gestion du département, la présence d’une douzaine de directeurs généraux. Explication du ministre : c’est le travail collectif qui prévaut et la réussite ne peut être que collective.
S’agissant du contenu de cette rencontre, c’est la nouvelle dynamique de la diplomatie tunisienne qui a été mise en valeur.
Ambassadeurs, consuls, représentants permanents, ou tout autre agent diplomatique… Tous vont, désormais, devoir faire preuve d’un esprit d’initiative. Le but étant de défendre les positions de la Tunisie auprès des différentes opinions publiques. L’objectif étant de mettre en œuvre la politique étrangère définie par le président de la République et sa détermination à faire rayonner davantage notre pays et défendre ses intérêts. Pour ce faire on ne reculera devant rien surtout quand il s’agit de nos positions de principe.
« Les temps ont changé et les us et usages diplomatiques aussi. Nous prônons une diplomatie nouvelle où les relations entre Etats sont d’égal à égal dans le respect de la souveraineté », affirmait le ministre.
Désormais c’est à une diplomatie représentative d’une Tunisie qui se démarque, qui s’assume et assume ses décisions, qui dit non à toute ingérence dans ses affaires, qui a le courage de voter contre ou de s’abstenir et d’émettre des réserves quand cela s’impose, qu’on aura à faire.
L’exemple en a été donné sur la question de la situation en Palestine occupée et l’action génocidaire menée par l’Etat sioniste dans la bande de Gaza.
La facture à payer pourra être très lourde et la Tunisie accepte de la payer. « On l’accepte, quoi qu’il en coûte ». C’est la volonté du président de la République qui s’inscrit dans l’engagement de notre pays aux côtés de nos frères palestiniens.
Au-delà, le ministre avait à l’occasion un message bien déterminé à passer. « Le ministère des Affaires étrangères est la 1ère ligne de défense de la Tunisie, et nous comptons beaucoup sur vous pour cela ». Cela se comprend quand on sait les différentes attaques que subit le pays en raison de ses positions sur certaines questions et de la défense de son intégrité, sa souveraineté et son indépendance.
« Face aux campagnes féroces lancées par les médias occidentaux défendant aveuglement Israël et ignorant le drame palestinien, critiquant les positions de pays comme la Tunisie, le rôle des médias nationaux est déterminant pour dénoncer, expliquer, argumenter et convaincre une opinion publique internationale dont on veut détourner le regard sur un peuple colonisé subissant les pires exactions de la vérité des atrocités israéliennes sur terrain ». Message reçu.
Le partenariat avec l’UE, les relations de la Tunisie avec le FMI, la recherche de nouveaux partenariats tout en préservant ceux traditionnels et pleins d’autres questions ont été soulevées.
Concernant le Maghreb et notamment les relations avec le Maroc, Nabil Ammar a annoncé que les fondements des relations tuniso-marocaines n’Ont pas été affectés et que le retour à leur rythme normal pourrait arriver à tout moment.
Il y avait réponse à tout, notamment sur la polémique autour du projet de loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël. De la pure surenchère sans plus.
Les nouveaux codes de la diplomatie tunisienne sont définis et la ligne de conduite est tracée par le chef de l’Etat.
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