La situation à l’hôpital de la Rabta se complique jour après jour, et c’est Habiba Mizouni, secrétaire générale du syndicat des médecins, des pharmaciens et des dentistes, qui l’a affirmé dans une déclaration radiophonique. Une situation qui requiert une attention particulière, mais à laquelle le ministère de la Santé, selon elle, n’accorde pas assez d’importance.
« Il [ministère de la Santé] a laissé de côté, d’une manière générale, les hôpitaux. La pharmacie centrale risque de subir le même sort, et les conséquences peuvent être graves, puisque nous risquons de perdre des acquis de 50 ans en quelques jours. On risque même de perdre la pharmacie centrale, qui est un atout », a-t-elle déclaré, fustigeant le silence du ministère de la Santé. « C’est comme si il n’était pas concerné ! », a-t-elle encore lancé.
Habiba Mizouni a affirmé que les hôpitaux, si rien n’est fait pour les soutenir, pourraient se « transformer en hospices ». « Ce n’est pas dans l’intérêt du citoyen. Cela risque même d’affecter la croissance et de menacer la paix sociale », considère-t-elle, rappelant que la santé est un droit constitutionnel.
Cette situation, selon la syndicaliste, ne peut que favoriser l’essor des cliniques privées et transformer la santé en un secteur marchand, favorisant les détenteurs de capitaux. Un avis partagé par d’autres syndicalistes, tel que Farouk Ayari, secrétaire général de l’Union régionale du Travail de Tunis, relevant de l’UGTT. « L’hôpital de la Rabta offre l’image désolante d’un petit centre de soins urgents où les patients sont livrés à leur propre sort. Les médecins, pour leur part, sont dans l’incapacité de prodiguer les soins nécessaires aux malades, par manque d’équipements », a-t-il révélé au journal La Presse.
De part et d’autres, on affirme que les revendications ne sont pas salariales. « Nous voulons sensibiliser les autorités pour les pousser à prendre des mesures urgentes pour sauver l’hôpital de la Rabta qui assure, quotidiennement, des services au profit des habitants de quatre gouvernorats », a-t-il encore précisé.
Pourtant, malgré tout ce brouillard, les syndicalistes estiment que des solutions existent. Il est capital que la CNAM, selon eux, verse les sommes qu’elle doit à l’hôpital de la Rabta qui est lui-même écrasé par ses propres dettes, notamment vis-à-vis de la pharmacie centrale (16 millions de dinars).
Une réunion avec le ministère doit être tenue, en toute urgence, d’après les syndicalistes.
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