Souad Abderrahim, candidate heureuse d’Ennahdha pour la municipalité de la capitale, ne peut plus constituer une fierté pour les tunisiens et particulièrement les tunisiennes qui avaient applaudi son élection, étant d’ailleurs la première femme à qui a échu l’honneur d’être Cheikhet El Médina. Sauf que, comme on le dit très souvent, chassez le naturel il revient au galop et le prestige du pouvoir semble être aux yeux de certains plus important que l’honneur que procure d’être à la tête de la municipalité de la capitale politique du pays. Dommage !
Une vidéo filmée discrètement par l’un des journalistes de la chaîne Attasiaa Tv vient de rajouter une tranche à l’image déjà écornée et la réputation de la dirigeante au sein du mouvement Ennahdha qui ne cesse de susciter la polémique depuis le jour de son investiture à la tête de cette fameuse municipalité de Tunis. En effet, la vidéo, filmée en marge du forum Tuniso-libyen tenu jeudi dernier à Tunis, a dévoilé la face cachée de la première femme Cheikhet de la Médina et son obsession du pouvoir.
Lors de l’une des pauses café du forum, la Maire de Tunis, profitant de la présence du ministre des affaires locales, Riadh Mouakher, n’a pas hésité une seconde pour l’aborder et le prier de lui rendre quelques menus services « de grands calibres » mais assez exceptionnels. Il semblerait, d’ailleurs, que c’est devenu monnaie courante dans les institutions de l’Etat.
Bref, la dirigeante nahdhaouie, a saisi l’occasion pour se plaindre, auprès du ministre, de sa situation inconfortable en tant que Cheikhet El Médina. En effet, Souad Abderrahim, regrette à mourir, l’absence des privilèges dont bénéficiaient ses prédécesseurs ex-Cheikhs de la Médina. Parmi les privilèges qu’elle regrette le plus, le titre de secrétaire d’Etat dont jouissait le Maire de Tunis avant 2011.
Souad Abderrahim est allée plus loin encore, en demandant, clairement au ministre, de remettre ce titre en vigueur et qu’on le lui attribue. Elle se dit même prête à sacrifier la moitié de son salaire de Maire rien que pour avoir la qualité et les privilèges d’un secrétaire d’Etat.
Le ministre des affaires locales, lui expliqua que la loi ne lui permet pas d’accorder un tel titre au Maire étant donné que les ex-maires de Tunis, étaient désignés par le pouvoir exécutif et non pas élus par les citoyens de la Capitale. Et c’est là que Saoud Abderrahim commet l’irréparable devant un ministre qui était bien dans ses bottes et ne se laissait nullement influencer par les supplications de son interlocutrice lui répétant que la loi interdisait un tel acte. Souad se lança dans une diatribe contre les lois en vigueur, en ne finissant pas de redire, » les lois c’est nous qui les faisons, les décrets c’est nous qui les faisons« . Scandaleux, c’est le moins que l’on puisse dire. Elle lancera à trois reprises cette phrase rien que pour convaincre le ministre que tout était possible et qu’elle pouvait bénéficier d’une loi sur mesure, rien que pour ses beaux yeux.
Bref, la requête de la Maire de Tunis (pouvoir local) , auprès du ministre (pouvoir exécutif), prouve que « Cheikhet El Médina » ignore sans doute le pilier de la démocratie, soit la séparation entre les pouvoirs.
Plus encore, que la démocratie c’est l’égalité de tous devant la loi. Le ministre le lui rappellera s’agissant de l’égalité entre tous les maires de Tunisie.
A noter que Souad Abderrahim est intervenue ce jour sur les ondes de Mosaïque Fm pour apporter des précisions sur cette question, mais cela ne l’a pas empêchée de récidiver et d’insister sur le fait qu’il n’est pas question de priver le Maire de Tunis du titre de secrétaire d’Etat pour lui attribuer celui de directeur général.
« Les voitures et les privilèges matériels ne m’intéressent pas, » a-t-elle lancé.
« Je ne permettrai pas que le titre du président du conseil municipal de Tunis soit rétrogradé de secrétaire d’Etat à directeur général. Les privilèges ne m’importent pas et je suis prête à les révoquer et travailler bénévolement ou à renoncer à la moitié de mon salaire. C’est uniquement la valeur morale du titre qui compte et c’est crucial qu’elle ne régresse pas à l’ère de l’instauration du pouvoir local. Nous n’avons pas à sanctionner les élus ! Tous les membres du conseil municipal partagent également mon avis », précise-t-elle.
Il semble que la loi compte pour des prunes pour la Maire.
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