La forêt qui cache l’arbre

Nombreux sont les évènements douloureux qui ont secoué ce pays. Ces événements ont fait couler beaucoup d’encre, ils ont fait la une des journaux et ont été les moments forts des plateaux de télévision… Pour laisser en fin de compte place à un flop, comme une étincelle qui ne brille que pour mieux s’éteindre tout de suite. Tout le monde avance théories ou analyses — certaines de bonne foi, d’autres dirigées —, mais toutes concourent à diluer la vérité. Comme si tout le monde enfouissait une aiguille dans une botte de foin d’où il devenait impossible de l’extraire. C’est la forêt qui cache l’arbre. La vérité, et même le pôle judiciaire crée, est un puits sans fond et les affaires qui y atterrissent n’en émergent plus.

Rappelez-vous l’assassinat du cheikh de Monplaisir, quelqu’un connaît-il l’issue de l’enquête engagée ? Idem pour l’assassinat d’un islamiste dans la veille ville de Sousse par deux hommes portant le niqab, ou l’énigme du vieillard attaché à un lit de l’hôpital Charles Nicolle, qu’en est-il advenu ? Ne parlons pas des assassinats de Belaïd et Brahmi, pour expliquer le non-aboutissement de l’enquête sur les commanditaires, on avance que l’assassinat de Kennedy n’a pas été résolu, alors que tout le monde sait et est convaincu que c’est un assassinat politique organisé par des hommes proches du pouvoir — nous en avions parlé dans une livraison précédente. De toute façon, vous pouvez toujours revoir sur internet, comment l’accusé Lee Harvey Oswald a été éliminé par Ruby lors de son transfertet ce avec l’aide des agents fédéraux qui avaient fait le vide devant lui pour lui faciliter la tâche, coupant ainsi court à toute progression de l’enquête. Rappelons que Ruby, souffrant d’un cancer, a été recruté pour cette tâche et qu’il est mort une année après son forfait L’un de ses ayants droit —probablement sa fille— a encaissé le pactole pour service rendu. Les milliers de pages noircies par la commission Warren ont, comme la forêt qui cache l’arbre, caché la vérité. Car l’élimination de l’accusé par Ruby, au lieu d’être le point de départ de l’enquête, a été l’acte de décès de cette dernière.

L’article 52 fait lui aussi un tabac. Chacun y va de son analyse et de ses justifications pour la libéralisation de la consommation du cannabis, tout le monde s’y met. Les jeunes sont peut-être de bonne foi, mais pour les pseudo-politiciens c’est pour paraître et racoler des voix, tous parlent de l’engorgement des prisons tunisiennes par des innocents (plus de 8000 incarcérés) victimes de cet article scélérat.

Mais tout ce joli monde ne veut pas voir que plus de 90% des crimes et délits ont été perpétrés par des individus ayant agi sous l’effet de l’alcool ou de la drogue, vol, braquage, viol… et, inculpés et avocats veulent faire de cette perte de conscience momentanée, voulue et non imposée, une circonstance atténuante alors que la justice et l’équité veulent que toute prise de drogue suivie d’un délit ou d’un crime soit une circonstance aggravante.

Les Droits de l’Homme et les libertés individuelles, c’est bien, la santé de nos jeunes et de notre société, c’est mieux.

Ceux qui parlent de réhabilitation des toxicomanes savent-ils ce que coûtent les infrastructures d’accueil et leur personnel ? Savent-ils ce que coûtent les soins prodigués à une seule personne ? Cet argent servirait mieux à renforcer les structures sanitaires existantes (CHU, hôpitaux régionaux et dispensaires) qui souffre de beaucoup de lacunes.

Tout ce tohu-bohu autour de l’article 52 constitue la forêt qui cache l’arbre — la vérité et la solution se trouvent ailleurs. Nous avions cru dans une précédente livraison que les campagnes de sensibilisation et les prises de plus en plus importantes de drogue par les services de sécurité ne réduisent pas la consommation et ne résolvent pas le problème. Il faut endiguer ce fléau, aux frontières tout d’abord, mais le plus important c’est que dans le cadre de l’organisation des ministres de l’Intérieur arabes et avec le concours des pays du nord de la Méditerranée, on incite le Maroc à interdire et à éradiquer la culture du cannabis. Car out ce que le Maghreb et autres pays européens consomment provient de ce pays. Il ne faut pas aussi oublier qu’avec les cigarettes de contrefaçon le cannabis concourt au financement des groupes armés qui sévissent dans la région. En dehors de cela toute autre action ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau.

 

Jemel Eddine Bouachba           

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