Après la chute du régime de Bachar al-Assad, plusieurs pays européens, dont la France, envisagent de suspendre l’examen des demandes d’asile en provenance de Syrie, une mesure déjà adoptée par l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suède.
Face à une instabilité persistante en Syrie, plusieurs États européens ont déjà suspendu la réception de nouvelles demandes ou le traitement des dossiers en cours. Le ministère français de l’Intérieur a annoncé travailler sur une telle suspension, bien que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ait précisé que chaque dossier serait étudié selon les circonstances individuelles et les raisons invoquées.
La France a accordé le droit d’asile à plus de 30 000 Syriens depuis 2014. En 2023, près de 4 500 demandes ont été enregistrées, avec environ 2 500 nouvelles demandes en 2024, dont 700 restent en attente. Ces chiffres restent modestes par rapport à d’autres pays européens, notamment l’Allemagne, qui abrite près d’un million de Syriens. La question du retour des réfugiés en Syrie reste également en suspens, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, précisant qu’un retour ne serait envisageable que si les conditions de sécurité sont garanties, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.
L’incertitude qui règne en Syrie suite à la chute du régime al-Assad amène donc plusieurs pays européens à réévaluer leur politique d’asile vis-à-vis des Syriens, avec des mesures de suspension qui pourraient se multiplier dans les prochaines semaines.