La France veut doubler ses investissements en Tunisie

Les nouveaux horizons du partenariat tuniso-français ont été exposés au grand jour par l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor (OPDA), à l’occasion d’une conférence de presse organisée lundi 20 mai 2019 aux Berges du Lac. C’était l’occasion pour présenter des objectifs chiffrés en matière d’investissements et de définir les champs d’intervention dans des secteurs clés, à l’instar de la santé, de l’éducation, du transport et du tourisme.
La France, selon OPDA, entend rester le premier partenaire économique de la Tunisie. Les échanges commerciaux se sont chiffrés à 4,5 milliards d’euros en 2018. Plus encore : 34% des flux des investissements français sont orientés vers la Tunisie : 1/5 de ces investissements concerne de nouvelles entreprises et les 4/5 restants portent sur des acteurs économiques déjà présents en Tunisie. « L’excédent commercial bilatéral a atteint 1,8 milliard d’euros en 2018, ce qui représente une augmentation de 25% par rapport à 2017 », a encore précisé l’ambassadeur, qui rappelle que la Tunisie n’a de leçons à recevoir de personne. La France entend également doubler ses investissements en Tunisie : de 700 millions d’euros à 1,4 milliard d’euros d’ici 2022.
La Tunisie, poursuit-il, traverse une situation économique difficile depuis 2011. D’où la nécessité d’un partenariat efficace avec la France. L’ambassadeur parle d’une situation d’urgence économique : cherté de la vie, jeunesse diplômée au chômage, régions intérieures, État faible, entreprises publiques déficitaires et entreprises privées sous la pression fiscale agissant dans un climat d’affaires peu dynamique. Et c’est sans compter les autres défis à l’instar de la dette publique, la fragilité du secteur bancaire ou encore la masse salariale.

1 million de touristes français en Tunisie en 2019
Le partenariat tuniso-français, selon OPDA, sera orienté sur 5 secteurs prioritaires : tourisme, transport, santé, numérique et énergie. Pour le tourisme, il s’agit d’atteindre 1 million de touristes français accueillis en Tunisie en 2019. « La France s’est engagée à accompagner la Tunisie dans sa relance touristique, à travers, notamment, la promotion de la destination tunisienne. Il faut miser sur le tourisme traditionnel (côtier), qui représente un valeur sûre. Mais pas seulement : nous avons également le tourisme d’affaires qui est en plein boom. Dans cette optique, le groupe Accor a racheté le Movenpick. Sofitel sera bientôt à Hammamet, au même titre qu’Ibis et Novotel. Les sites naturels doivent également être mis en valeur », a-t-il expliqué.

Santé : faire de la Tunisie la Floride de l’Afrique et de l’Europe
Concernant le transport, l’ambassadeur français a annoncé qu’une subvention de 1,5 million d’euros sera accordée par la France au ministère tunisien du Transport. L’objectif est d’appuyer le transport urbain. Dans le domaine de la santé, il a appelé à libéraliser le secteur et à l’appuyer. Il a rappelé la contribution française dans la construction d’un hôpital à Gafsa. « Il faut faire de la Tunisie une Floride de l’Afrique et de l’Europe, capable de traiter des patients et des personnes âgées », a-t-il renchéri.
Côté numérique, la Tunisie avance bien selon l’ambassadeur qui a salué la mise en place du Start-up Act. « Dans le cadre du projet JET, 50 millions d’euros ont été débloqués pour soutenir le domaine numérique en Tunisie. Nous pensons à créer le fonds ANAV », a-t-il précisé. Dans ce même contexte, 3 projets verront le jour : l’ELIF (un appui de 3 million d’euros. Un centre de formation qui sera inauguré le 3 juillet 2019 à Siliana), la Station T (école numérique) et un grand projet de formation sur les soft-skills (recherche d’emplois, destiné au chômeurs des régions).
Enfin, en matière de coopération énergétique, la France va soutenir la stratégie tunisienne visant à assurer 30% de la production énergétique par le biais des énergies renouvelables. De son côté l’AFD a accordé une ligne de crédit de 15 millions d’euros à 2 banques tunisiennes depuis 2017, et ce dans l’objectif de soutenir les projets verts. « Il faut réfléchir et agir. Les décisions de la Tunisie et de la France doivent être partagées et orientées vers les enjeux de demain. Elles doivent être basées sur la réciprocité, l’innovation et l’équité », a encore déclaré OPDA.
D’autres annonces, par ailleurs, ont été faites par l’ambassadeur : l’ouverture de l’école nationale des ingénieurs de Bizerte dans les mois à venir, le lancement de l’université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée dès la rentrée prochaine, la tenue d’un sommet de la société civile en Tunisie les 11 et 12 juin prochain.

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