La fuite en avant !

Un ensemble de choix, de décisions et de comportements récents ou actuels adoptés par le gouvernement de la Troïka et les partis politiques attirent l’attention des observateurs avertis.
Le siège du pouvoir politique et économique est actuellement morcelé entre trois centres de décision : le gouvernement actuel, démissionnaire à très court terme par un engagement écrit qui détient l’exécutif, l’Assemblée nationale constituante, pouvoir législatif, traversé par des courants politiques contraires qui s’affrontent, le dialogue national entre la majorité des partis politiques, arbitré par le quartet, qui a fait approuver une feuille de route “imposable à tous” mais qui n’arrive pas à passer le premier obstacle rencontré sur son chemin, à savoir adopter un consensus sur une personnalité neutre pour assumer le rôle de futur chef du gouvernement. Cet imbroglio politico-politicien ignore totalement les défis difficiles à relever  par le pays notamment la montée en puissance du terrorisme qui infiltre les villes, les risques majeurs encourus par l’économie, le déficit du budget, la flambée de l’inflation, la progression du chômage et de la pauvreté.
En principe, le Budget de l’État et notamment la loi de Finances pour l’exercice 2014, doivent être le miroir de la stratégie de développement choisie et assumée par le gouvernement et concrétiser les aspirations et les attentes de la nation.
Or, faute d’avoir un modèle de société et une politique de croissance qui fassent l’objet d’un consensus, la loi de Finances 2014 est un “ramassis de mesures” sans fil conducteur ni objectif précis, il s’agit d’accabler le citoyen d’impôts et taxes encore plus lourdes qui frappent le citoyen moyen dans tous les domaines de la vie quotidienne et non les revenus élevés ni les manifestations de luxe tapageur. Ce qui est une injustice sociale flagrante.
Les impôts frappent également les entreprises économiques, c’est-à-dire l’appareil productif, ce qui est plus grave encore, car cela décourage l’investissement créateur d’emplois.
En somme, le ministère des Finances qui cherche vainement à équilibrer le Budget, coûte que coûte, rançonne le citoyen et effectue des ponctions sur tous les actes administratifs et tous les biens matériels ou presque,
alors que l’État devrait donner l’exemple, pratiquer une politique d’austérité, réduire son train de vie et ses dépenses.
Incapable de concevoir et de mettre en application des réformes structurelles salutaires de nature à engendrer une véritable reprise de la croissance économique, le gouvernement “prend en otage” la classe moyenne et l’accable d’impôts lourds de toutes parts, épargnant les riches, héros de l’évasion fiscale.
En outre, les entreprises, vaches à lait du pouvoir ne seront pas en reste de cette pression fiscale suffocante : instauration d’une taxe de 10% frappant les bénéficies des sociétés totalement exportatrices, alors que normalement, il faudrait encourager les investissements étrangers et promouvoir les exportations, taxation de 10% des dividendes à distribuer aux actionnaires alors que logiquement on devrait inciter les épargnants à investir à la bourse pour soulager le recours au financement bancaire. Que de contradictions et de paradoxes ! Il y a lieu de remarquer que les dépenses effectives du gouvernement dans le budget 2013 ont dépassé de 80% les prévisions, alors que les recettes fiscales n’ont augmenté que de 33% d’où le dérapage du budget. D’ailleurs les recettes fiscales représentent 80% des ressources de l’État, ce qui est beaucoup.
Le montant total du Budget 2014 est passé de 25 à 28 milliards en deux semaines : au lieu d’adapter un budget d’austérité conforme à la crise, l’État adopte un train de vie de prospérité alors que l’endettement extérieur atteint ses limites.
La délégation du FMI qui est arrivée à Tunis le 12 novembre pour étudier si notre pays mérite encore la poursuite du soutien des institutions financières internationales, ne sait pas avec qui négocier ? Qui est en mesure de s’engager sur le moyen terme au nom du pays ? Quelle crédibilité pour notre pays alors qu’il y a une incertitude totale sur la gestion du pays à l’avenir ?
Il y a lieu de remarquer que le régime forfaitaire est à l’origine de l’endettement croissant de notre pays : c’est plus facile d’emprunter à l’étranger que de faire payer les riches.
En outre, le Budget de l’État oublie l’investissement et notamment le développement régional, deux causes qui ont été à l’origine de la Révolution, mais qui n’ont pas bénéficié d’une attention particulière depuis deux ans.
Le budget privilégie les dépenses de consommation (salaires et recrutements) et de compensation, car le gouvernement de la Troïka a des préoccupations électoralistes à court terme, il navigue à vue et oublie l’avenir de développement et le long terme.
C’est la fuite en avant sans que l’on sache dans quelle direction. Il est encore temps de réaliser un sursaut salvateur par un choix consensuel et urgent sur le futur chef du gouvernement.


Impératif à Bizerte et Djerba : moderniser les infrastructures de transport
L’accès à la ville de Bizerte et à l’île de Djerba sont devenus très pénibles pour les usagers de la route et constituent des goulots d’étranglement donc des obstacles au développement.
En effet, il n’est pas logique de construire une belle autoroute Tunis-Bizerte pour aboutir à un pont mobile vétuste qui interrompt l’accès à la ville en fonction du passage des bateaux dans le canal. Or la ville de Bizerte connaît un développement industriel et touristique rapide qui a engendré une augmentation sensible du trafic routier.
C’est pourquoi la construction d’un deuxième pont fixe beaucoup plus important s’impose d’urgence, sinon un tunnel sous le canal. Pour Djerba, le développement du tourisme et la croissance vertigineuse du trafic routier font que la desserte par bac est dépassée par les besoins des usagers.
En effet, tous les usagers qui veulent parvenir à Djerba à partir de Gabès et de Médenine doivent emprunter le bac pour traverser la mer entre le port de Jorf et Ajim. Durant la haute saison, l’attente dépasse souvent deux heures, ce qui constitue un véritable handicap pour les usagers. Un sondage d’opinion réalisé sur un échantillon représentatif d’usagers de 150 personnes qui ont un recours quotidien aux bacs à permis d’inventorier les causes de cette situation déplorable.
84% des utilisateurs déplorent la longueur de l’attentes souvent très longue, parfois indéterminée.
57% invoquent la densité du trafic, notamment en été et pendant la saison touristique.
49% invoquent la vétusté du parc de bacs qui a vieilli et qui a besoin d’une maintenance plus vigilente.
48% des usagers mettent en cause la qualité de la prestation de service, ce qui signifie la gestion et la qualification du personnel. Une rencontre a eu lieu récemment entre associations et a porté sur la mise à niveau de cette desserte.
Outre le renforcement du personnel et son perfectionnement, les participants ont recommandé une maintenance plus efficace des bacs, voire l’acquisition de bacs plus rapides et d’une capacité plus grande pour éviter les longues files d’attente.
La construction d’un pont a été également évoquée. Il y a lieu de remarquer qu’en direction de Zarzis, les usagers peuvent emprunter la chaussée romaine qui permet de relier Djerba au continent. Celle-ci a besoin d’être doublée et entretenue régulièrement pour assurer la fluidité du trafic.

Sauvetage des oasis : 16 MD
Les oasis connaissent plusieurs difficultés liées d’une part à la pénurie d’eau et d’autre part à la dégradation des sols. C’est pourquoi un projet a été conçu pour promouvoir le développement durable dans le système oasien qui débutera au début de l’année 2015. Son financement sera assuré en partie par le fonds pour l’environnement mondial à concurrence de 10 MD.
Son objectif principal consiste à préserver les sols de toute pollution et constitution de croûtes calcaires, renforcer la diversité biologique et sauvegarder les ressources en eau par une meilleure gestion du réseau d’irrigation.
Ce projet concerne les oasis de Zarat (Gabès), Nouil (Kebili), Chebika, Midès et Tameghza (Tozeur) et El Gtar (Gafsa).
Une délégation d’experts a été déléguée par la Banque mondiale pour établir sur place une stratégie de développement durable dans les oasis. Le coût total du projet s’élève à un investissement de 16MD tandis que la contribution du fonds mondial de l’environnement sera de près de 10MD.

Don de la Banque mondiale : 4,7 M de dollars
La Banque mondiale vient d’accorder un don à la Tunisie d’un montant de 4,7 millions de dollars US, selon une convention signée par Lamine Doghri, ministre du Développement et de la coopération internationale et M.  Simon Gray, Directeur du département MENA à la Banque Mondiale. Il s’agit d’une dotation provenant du fonds de transition instauré dans le cadre du partenariat de Deauville. L’objectif est d’apporter l’appui de la Banque mondiale à la transition démocratique en Tunisie afin de financer le projet de réformes de la protection sociale ayant pour but de renforcer les capacités institutionnelles destinées à l’élaboration des réformes des systèmes de sécurité sociales et l’amélioration du ciblage des programmes de sécurité sociale.

40% de SOTIPAPIER en Bourse
La société industrielle du papier et du carton, Sotipapier, qui fait partie du groupe Hamrouni vient d’obtenir l’agrément du conseil du marché financier pour son introduction sur le marché principal de la Bourse de Tunis.
Sur un capital comportant 23.950 actions Sotipapier a été autorisée à mettre sur le marché 9580 actions soit 40% du capital de l’entreprise. L’actionnaire majoritaire risque ainsi de perdre ainsi sa majorité absolue de décision
Le prospectus d’offre et d’admission a été approuvé par le CMF.
Il s’agit d’une offre publique de vente qui permettra de collecter des fonds pour financer les projets d’extension et de modernisation du potentiel de production.

Ridha Lhamar

 

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