La justification occidentale d’un génocide

On a tort de croire que l’apocalypse est à venir. Les Israéliens, soutenus massivement par les Occidentaux, l’ont déjà réalisée sur une terre bénie par les prophètes des religions monothéistes, la Palestine. Trop, c’est trop ! La colère gronde dans plusieurs coins du monde. De l’accablement à l’écœurement, en passant par la stupeur, l’indignation, la honte, plusieurs Occidentaux ne se retrouvent plus dans leur culture humaniste et se défient d’une classe politique qu’ils jugent de plus en plus colonialiste. Ce qui se brise ici, ce sont l’humanité, les valeurs universelles, les rêves et les droits les plus élémentaires et, à travers tout cela, une certaine idée que les Occidentaux se faisaient encore de leur civilisation. Comment ne pas se sentir usé, anéanti lorsqu’on bombarde les civils, que la sauvagerie s’en prend à l’innocence des enfants, que le mal, la haine et la vengeance aveugle viennent tuer la vie dans son incroyable fécondité. Dans cette collectivisation du crime contre l’humanité, dans ce permis de tuer qui dit à l’armée de l’occupation israélienne :» Allez, vous avez, non seulement le droit de vous défendre, mais aussi le devoir de massacrer les enfants». Il faut évoquer ces tendances néofascistes qui ont traversé les classes politiques aux États-Unis et en Europe et fustiger les médias occidentaux qui jouent avec le feu, attisent un climat de haine et justifient, quand ils ne le célèbrent pas, ce génocide. L’Histoire ne se répète pas, mais elle se pense et entre-autres, par analogie. Structurellement, les années trente en Occident s’étaient fabriqué une menace : le nazisme et aujourd’hui, le racisme anti-arabe et l’islamophobie. Et toujours pour des raisons «sécuritaires». C’est par un tel processus de «justification» qu’un génocide se transforme en un acte «d’autodéfense» politiquement et médiatiquement acceptable. Sommes-nous dans le présent ou le passé ? L’hésitation se transforme, bien vite, en conviction, l’interprétation historique devient aussi prenante qu’un songe de vérité, surtout que les luttes pour la liberté et l’indépendance ont ceci de cruel que les colonisateurs d’hier ne peuvent s’oublier, que leurs crimes ne s’effacent jamais des mémoires. C’est la honte de l’Occident «civilisé», obnubilé par le spectre de la décolonisation, le déshonneur d’une «démocratie» occidentale qui a enfoui sa passion de liberté et d’émancipation. Comment pourrons-nous promouvoir les valeurs occidentales dans le monde si la définition de ces valeurs est sujette à une politique de deux poids deux mesures ? Comment pourrons-nous dénoncer le colonialisme si le droit de lutter contre l’occupant devient lui-même problématique ? Devant l’horreur à Gaza, on se demande comment l’Occident qui prêche, jour et nuit, les droits humains, a pu atteindre un tel degré de sauvagerie. Nul doute que les racines du mal sont à chercher dans cette haine viscérale contre les peuples qui luttent pour leur indépendance. Il faut les déterrer pour les mettre en lumière.

 

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