La Libye a décidé de tourner le dos au candidat italien pour diriger la mission de l’Union Européenne (UE) sur son territoire. À la place, c’est vers le diplomate français Patrick Simonnet que les regards se tournent. La décision du Premier ministre libyen, Abdulhamid Dabaiba, intervient au moment où Rome et Paris se livrent à une compétition pour étendre leur influence en Libye, un pays dont l’importance stratégique pour l’UE ne fait aucun doute, en tant que fournisseur majeur de pétrole, en sus d’être l’un des points de départ pour les réfugiés se dirigeant vers l’Europe.
Rome et Paris en rivalité
L’Italie, sous la gouvernance de la présidente du Conseil des ministres, Giorgia Meloni, avait fait de l’engagement avec les pays d’Afrique du Nord un pilier fondamental de sa politique étrangère. Néanmoins, cette vision a été confrontée à une rivalité de longue date avec la France.
Un rejet inattendu
Bien que l’actuel envoyé de l’UE à Tripoli, José Sabadell, achève son mandat ce vendredi, les autorités libyennes n’ont pas encore donné leur approbation à son successeur. Le rejet du candidat italien, Nicola Orlando, par le gouvernement libyen en juillet dernier, suite à sa nomination par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) de l’UE en avril, a été un coup de tonnerre.
Des liens perçus comme encombrants
Selon des diplomates, Orlando a été jugé inapte car il était perçu comme étant trop lié aux intérêts libyens. Ses nombreuses interactions avec le chef de l’armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, ont renforcé cette perception, Haftar étant considéré comme un rival de l’actuel chef du gouvernement. À l’inverse, le candidat français, Patrick Simonnet, n’a aucune expérience antérieure en Libye, bien qu’il ait récemment servi l’UE en Arabie saoudite, à Bahreïn et à Oman.